Basé à Dubaï, Arqaam Capital, l’un des grands spécialistes de la banque d’investissement ciblant les marchés émergents a accru sa masse salariale de l’ordre de 20% depuis janvier. Et son développement n’est pas terminé, ce qui devrait susciter l’attention des employés des banques intervenant sur ces marchés, de moins en moins nombreuses.
Les banques internationales réduisent en effet fortement leurs effectifs et leur présence au Moyen-Orient, à l’image de Citigroup, qui aurait cessé ses activités M&A dans la région, selon le Wall Street Journal.
À contre-pied des grandes banques internationales
À l’inverse, Arqaam a embauché 18 personnes cette année et compte désormais 110 collaborateurs sur l’ensemble de ses bureaux. La semaine passée, l’institution a nommé l’ancien banquier de Crédit Suisse Wafic Nsouli comme nouveau responsable de la vente actions pour les clients institutionnels.
“Comme de nombreuses banques du « bulge bracket » se retirent ou baissent la voilure sur les marchés émergents, des établissements comme Arqaam deviennent plus attractifs pour les salariés du secteur“, commente Marc Hoodless, directeur général des ressources humaines chez Arqaam Capital,
Regards tournés vers l’Afrique…
En janvier, Arqaam a fait l’acquisition de la firme de courtage égyptien, El Rashad Securities, trois mois seulement après l’achat de l’établissement lybien Al Rashad Finance. Une conquête de l’Afrique et de l’Asie du Sud Est est désormais à l’ordre du jour, selon le directeur général d’Arqaam Riad Meliti, qui s’est confié à Bloomberg.
L’Afrique est aussi dans le viseur de BNP Paribas CIB, qui souhaite, au delà des financements, y développer désormais les activités de conseil. Dans un entretien accordé hier à Reuters à Abou Dhabi, Jean-Christophe Durand, le directeur général de BNP Paribas de la région Afrique et Moyen-Orient a notamment mentionné le Maroc et le Nigéria, mais n’a pas donné d’informations sur les éventuels plans de recrutements.
De son côté, Arqaam ne cache pas ses intentions d’embaucher à Dubaï, à Beyrouth et à Londres cette année, ainsi que pour ses nouveaux bureaux en Libye et en Egypte, a déclaré Marc Hoodless.
…et des nouveaux émergents
Au niveau régional, Arqaam est un devenu un établissement de taille importante au regard des banques d’investissement internationales dont les équipes compte traditionnellement 20-50 personnes au Moyen-Orient. En outre, Credit Suisse, Deutsche Bank, Nomura et Morgan Stanley ont toute supprimé des emplois dans leur succursale à Dubaï au cours des 12 derniers mois.
Arqaam met l’accent sur les économies en croissance dans les marchés émergents et dans les pays frontaliers. De plus en plus d’établissements spécialisés pénètrent ainsi des marchés tels que l’Irak et la Libye pour y faire leur marque aussi tôt que possible.
“L’équilibre des forces mondiales évolue au détriment des pays développés et à la faveur des pays émergents et de leurs marchés frontaliers. Ces dernières renouent avec la croissance et suscitent à nouveau la confiance”, explique Marc Hoodless, qui anticipe des “opportunités dans les marchés où Arqaam est implanté“.
