L’Observatoire de l’Evolution des Métiers de l’Assurance vient de produire un nouveau Baromètre prospectif. Sans surprise, les évolutions sociétales et économiques, la révolution digitale, l’ultra-concurrence et la course à l’innovation bousculent profondément l’ensemble des métiers et le mode de fonctionnement des organisations du secteur, qui emploient près de 150.000 personnes. Le secteur devrait continuer à recruter au même rythme sur les 5 prochaines années soit plus de 12.000 embauches chaque année (environ deux fois moins que le secteur bancaire). Mais, comme en banque, la tendance est à la baisse des effectifs dans les prochaines années, principalement au détriment des « métiers support » (administratif, logistique, SI, com).
Les métiers du pilotage renforcés
Il y a cependant des gagnants dans cette nouvelle équation : les cadres, dotés d’un niveau de formation Bac+5 ou plus, de surcroît s’ils exercent ou rejoignent les métiers du pilotage (RH ; gouvernance d’entreprise ; pilotage économique, comptable et financier ; gestion et maitrise des risques internes…), qui sont les seuls métiers à sortir véritablement renforcés à un horizon de 5 ans, avec des effectifs attendus en hausse sur la période. « L’exigence de sécurité et la tendance à la judiciarisation de la société se confirment, conduisant les entreprises à privilégier la haute technicité de leurs collaborateurs, mais aussi à renforcer les dispositifs de contrôle et de pilotage de l’ensemble des procédures », explique le rapport.
Extrait du Baromètre prospectif 2014 de l”Observatoire de l’Evolution des Métiers de l’Assurance.
Des actuaires et des marketers nouvelle génération
Les « métiers cœurs » (actuariat, marketing, distribution et développement commercial, gestion des actifs, contrôle technique et prévention…) devraient connaître une certaine stabilité de leurs effectifs et de leurs recrutements. Ils seront néanmoins comme tous les autres métiers impactés par la révolution du digital, au cœur des stratégies d’entreprises. Le Big Data donne aux actuaires et aux marketeurs une connaissance du client très affinée et favorise un ciblage permanent des offres et des modes de diffusion. « Du fait de la personnalisation de l’approche client, le marketing devient plus opérationnel et relève davantage des commerciaux », avec en outre un « rôle accru de pilotage et d’animation de projet, qui se double par ailleurs d’un rôle financier réaffirmé », explique le rapport. « En parallèle, la conception de produits fait de plus en plus appel à des spécialistes externes a l’entreprise », peut-on également y lire.
Séduire les (jeunes) passionnés de nouvelles technologies
Au-delà de la catégorisation classique des métiers, ce baromètre met également l’accent sur les métiers du numérique, eux-mêmes, avec des profils qui se multiplient : dataminer, datascientist, community manager, chef de projet e-CRM, webanalyst… Le rapport évoque la nécessité d’impliquer des « passionnes de nouvelles technologies, souvent des jeunes très doués et a la pointe des dernières innovations, dans une logique de start-up ». Ce qui n’empêche pas, par ailleurs, de plus en plus dans les entreprises la création de directions ad hoc, souvent intitulées “direction du digital” ou “direction du numérique”, voire “direction de l’innovation”.
Les femmes, candidates vedettes ?
Et les femmes pourraient être de plus en plus amenées à jouer un rôle de premier plan dans ces transformations. Elles représentent déjà la majorité des effectifs (59,4%) et devraient continuer également à représenter 59% des nouveaux entrants dans le secteur. De plus, les métiers de l’assurance embauchant le plus de femmes sont les métiers du pilotage (63% des recrutements), précisément ceux qui seront renforcés au cours des 5 prochaines années.
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