La Banque de France l’a assuré : BNP Paribas va très bien s’en sortir. Et ce, malgré l’amende de près de 9 mds de dollars et la suspension pour 1 an de certaines opérations de compensation en dollars US, car la banque échappe au pire : la suspension de sa licence bancaire et la poursuite d’employés au pénal.
En contrepartie, la banque a dû licencier 13 collaborateurs, dont Georges Chodron de Courcel, l’un des directeurs généraux délégués du groupe parti avec une retraite chapeau annuelle de plus de 330k€, et sanctionner 45 salariés (de l’avertissement à la rétrogradation, en passant par la baisse de la rémunération et la résiliation de contrat).
Un nouveau département chargée de la compliance lancé à New York
Le groupe bancaire français a également été amené à donner quelques gages à la justice américaine sur le fait que non, on ne l’y reprendra plus. Deux mesures ont été prises en ce sens et devraient créer des emplois… aux US, voire même entraîner le transfert de certains nombres de postes outre-Atlantique :
• le traitement et le contrôle à terme de la totalité des flux en dollars du groupe par la succursale de New York.
• la création d’un nouveau département baptisé “Sécurité Financière Groupe aux Etats-Unis”, sera localisé à New York avec une équipe chargée de veiller au respect dans le monde entier des réglementations des Etats-Unis relatives aux sanctions internationales et aux embargos.
La banque, qui n’a pas souhaité commenter, a qualifié ces mesures « d’évolution majeure des processus opérationnels » dans son communiqué. De fait, la première banque française se met sous tutelle des Etats-Unis, commente Le Monde. Toujours est-il qu’elle confirme son plan de développement 2014-2016 « en particulier aux Etats-Unis », où elle compte continuer le développement de ses activités de banque de détail, d’investment solutions et de BFI.
500 offres d’emploi liées au “contrôle”
Signe de cet engagement, son site dédié aux carrières fait la part belle aux USA avec 719 offres à ce jour soit plus d’un tiers de l’ensemble des postes proposés (tous types de contrats confondus), devant la Belgique (414 offres), la France (375), la Pologne (159), l’Inde (82), la GB (60). Tandis que l’Asie-Pacifique (Hong-Kong, Singapour) et l’Allemagne, présentés l’an passé comme deux des trois marchés de développement stratégique avec les Etats-Unis, affichent seulement 41 et 24 offres d’emploi respectivement.
Au-delà du cas américain, BNP Paribas a promis un « plan d’envergure pour renforcer [ses] contrôles et [ses] processus internes ». Une volonté qui rappelle les suites de l’affaire Kerviel, qui avait poussé Société Générale à la mise en place du plan « Fighting Back » et le recrutement de plus de 200 professionnels dans les services de gestion des risques, d’inspection et d’audit. Aujourd’hui les offres d’emploi comprenant le mot clé « contrôle » représentent un quart des offres d’emplois publiés sur le site carrière de BNP et la moitié de ces 500 offres sont à pourvoir… aux Etats-Unis. Pour les 340 offres mentionnant une compétence « compliance », près de 70% sont affectés au marché américain.
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