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Un nouveau « Gordon Gekko », à la sauce française ?

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Ce livre est une somme de clichés poussés jusqu’au bout et amplifiés par mon imagination”. Dixit Ashley Boolell, auteur de Psycho Shark*, une fiction décalée menée tambour battant dans le monde impitoyable d’une salle de marchés parisienne. Le romancier, un vendeur sur dérivés de matières premières employé d’une banque française, récemment transféré à Londres, connaît bien cet environnement singulier. La finance parisienne a sa patte, ses codes, ses (anti-)héros… et donc « pourquoi pas son Gordon Gekko ou son Cityboy ! », défie Ashley Boolell.

Celui qui joue ce rôle dans le roman s’appelle Roy Dubled, alias « Le Master ». Ce franco-britannique, débarqué de son Angleterre natale pour faire ses études secondaires à Paris, est devenu trader à la suite d’une rencontre fortuite avec Gaëtan Néro, L’Empereur, faiseur (et destructeur) de carrières, et fondateur de « Makos Cash ». Voilà donc une société de bourse, bien parisienne elle, décrite comme « une firme peuplée d’individualistes assoiffés de pognon », forcément. Un panier de crabes, dans lequel un trader avenant et sympathique est un trader fini, explique l’un des personnages. Les winners français sont des « Makos », à l’image de ces requins de 500 kg et, paraît-il, les plus rapides de la planète.

Au fait mais Paris n’a-t-elle pas été reléguée en 3e division des classements des places financières internationales ? Si, bien sûr. Pas facile de faire de la finance « dans un pays où le gauchisme traque les winners comme des termites », affirme l’autre héros du livre Daniel du Soulier, le stagiaire du Master, autrement appelé « le Slave », et à travers lequel l’intrigue nous est contée. Les traders parisiens doivent leur survie à leur grande technicité et leur réactivité, et à ces niches qu’ils ont créées et qui leur permettent de prospérer à l’écart des gros prédateurs qui les méprisent, rappelle l’auteur avec clairvoyance. Quelques rares traders parisiens – à l’instar de Roy Dubled – sont encore capables de « mettre des baffes » à leurs rivaux, en l’occurrence les white sharks (traders londoniens) et les bull sharks (les traders de Wall Street), deux mastodontes « au sommet de la chaîne alimentaire financière », sans oublier les seigneurs montants de la finance que sont les tiger sharks (places asiatiques).

Ça tombe bien, car Roy doit vite trouver un (gros) coup à faire pour sauver sa peau et son  bonus. Le commodities trader surdoué dispose de 200 millions d’eurosde capital, mais est contraint par le Big Boss de réaliser une performance de +50% en quelques semaines. L’occasion parfaite de défier les white sharks de la City justement. Pour cela, le trader impétueux sera flanqué d’un collègue geek, un « rain man dont seule la finance a le secret », et surtout de Daniel, son stagiaire, cette victime consentante en quête d’un gourou et d’un job.

S’ensuit un règlement de comptes à O.K. Corral version finance, à coup de batailles d’égos, de bluffs, mais aussi d’amphétamines et d’alcool, de karaté et de krav-maga ! Les clichés ont la vie dure. Pour Ashley Boolell, les combattre était « peine perdue ». Les utiliser pour créer un « monde délirant », une aubaine. Du coup, ce n’est pas dans les sports extrêmes ou autres pratiques de combat que ce financier a trouvé son exutoire mais bien dans l’écriture. N’y voyez pas là une forme de thérapie – « je ne suis pas entré en finance pour devenir martyr », plaide le sales français en faisant allusion à Jérôme Kerviel.

En revanche, le contact régulier avec les élèves des écoles de commerce à qui il enseigne les subtilités des marchés des matières premières n’est pas pour rien dans ce projet d’écriture. Les questionnements, les projections, les attentes mais aussi les expériences de stages de cette génération Y ont été d’efficaces sources d’inspiration. Et ces derniers s’y retrouveront certainement tant le roman se nourrit des références de leur génération : des jeux vidéo à David Guetta, en passant par Facebook, où l’auteur a consacré une page dédiée à son roman… et déjà à sa suite intitulé Shark Master, disponible à la rentrée.

Psycho Shark, de « Roy Dubled », 259 pages, édité par 7 Ecrit, sept. 2013.

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