Les banques d’investissement européennes devront surmonter un nombre incroyable de défis cette année, ont prévenu les analystes. Et la question de la maîtrise des coûts va certainement rester centrale. BNP Paribas pourrait être la première à annoncer des « mesures sociales », sept mois après avoir écopé d’une amende de 6,5 milliards d’euros.
Selon Les Echos, le groupe a convoqué un comité central d’entreprise (CCE) exceptionnel le 27 janvier pour discuter de l’orientation du pôle CIB et de possibles suppressions de postes, manifestement sous la forme de départs volontaires. Une information confirmée par Joël Debeausse, responsable au sein du syndicat SNB/CFE-CGC chez BNP Paribas cité par le journal. « Le nombre des postes supprimés devrait être inférieur à celui du précédent plan mis en place par la banque pour CIB fin 2011 », a-t-il précisé. Ce plan de sauvegarde de l’emploi avait alors conduit à 373 départs.
Autre mauvaise nouvelle pour les employés de BNP Paribas CIB, 2015 s’annonce comme un (très) mauvais cru pour leurs bonus. Les Echos évoque une baisse moyenne de 50% pour les bonus des cadres supérieurs de CIB dits « hors classification » et de -30% pour les collaborateurs du niveau hiérarchique situé immédiatement en dessous (niveau K), selon le quotidien. Des chiffres qui n’ont pas encore été validés. Quoiqu’il en soit, le montant des bonus sera forcément une source de frustration pour les banquiers de CIB. D’autant que l’an passé, le bonus moyen chez BNP Paribas avait baissé de 16% par rapport à l’année précédente.
Ces deux mauvaises nouvelles ne devraient pas cependant prendre totalement les employés de CIB par surprise. Philippe Perriot, consultant senior chez Towers Watson, spécialiste des rémunérations dans l’industrie financière, avait déjà prévenu dans nos colonnes la semaine dernière « les amendes pèsent sur les résultats et donc par ricochet sur le bonus pool ».
En outre, les résultats de BNP Paribas CIB ont été assez décevants sur les 9 derniers mois de 2014 et les charges mal maîtrisées, en hausse de 5% sur la période. Au point de conduire le pôle à atteindre un coefficient d’exploitation de 70%, soit environ 10 points de plus que ses concurrents français. Une situation difficilement tenable… La fin d’année – compliquée sur les marchés comme en témoignent les résultats des banques américaines pour le 4e trimestre – a dû accélérer la décision de mesures drastiques en matière de réduction de coûts et de réorientation. BNP Paribas annoncera ses résultats pour l’année 2014 le 5 février.