Si vous recherchez une qualification propre à vous assurer un job en banque, les choix sont évidents. Vous pouvez opter pour le CFA, qui vous vaudra 900 heures d’étude à la maison soirs et week-ends mais ne vous coûtera que quelques centaines d’euros. Vous pouvez aussi vous diriger vers un Master en Finance, pour lequel vous devrez débourser entre 27k et 42k €. Vous pouvez enfin tenter l’un des top MBA, pour la modique somme d’environ 95k € si vous choisissez d’étudier à la London Business School ou consorts…
Rien d’étonnant, dans ce contexte, à ce que les aspirants banquiers se dirigent de plus en plus vers le CFA et les Masters en Finance (MeF). Plus surprenant en revanche, les banques elles-mêmes semblent préférer de plus en plus souvent les diplômés de Masters en Finance aux titulaires de MBA.
Les informations dont nous disposons – issues de la base de données CV d’eFinancialCareers, nous portent à penser qu’il y a aujourd’hui plus de titulaires de Masters que de MBA en front office au sein des banques d’investissement Share on twitter– tous postes confondus. Ceci ne se limite pas aux fonctions de vente et de trading, où les Masters sont généralement considérés comme les formations les plus appropriées – puisqu’on retrouve la même tendance en banque d’investissement (IBD), qui comprend également les fusions/acquisitions et la banque de financement. Les graphes ci-dessous font apparaître une forte prévalence des titulaires de Masters en Europe, doublée d’une domination assez marquée en Amérique et en Asie.
Bien sûr, tous les titulaires de masters ne sont pas forcément diplômés en finance. Mais force est de constater que le Master en Finance gagne bel et bien du terrain. « Les recrutements de titulaires de MBA sont aujourd’hui relativement peu nombreux par rapport aux années passées », note un ancien responsable du recrutement des jeunes diplômés dans une grande banque. Aujourd’hui à la tête du service Carrières d’une école de commerce britannique, il poursuit sous couvert d’anonymat : « Les plateaux de vente et trading recherchent des combinaisons de compétences plus techniques, impliquant un niveau de compétences multiples bien supérieur à celui accessible avec un MBA. »
Autre avantage : les titulaires de Masters en Finance rejoignent les banques à des postes d’analystes, tandis que les MBA accèdent directement au niveau suivant, soit associates, et représentent donc des coûts supérieurs pour les banques.
Face à la demande croissante des étudiants pour plus de MeF plutôt que pour des MBA, les écoles de commerce sont de plus en plus nombreuses à proposer les deux qualifications. Celui de la London Business School est particulièrement bien établi, sans toutefois régner en maître : Judge à Cambridge propose également, depuis 2010, un MeF destiné aux jeunes diplômés avec une première expérience en finance, tandis que Said, l’école de commerce d’Oxford, a lancé un Master de Sciences en Economie Financière, qui serait aujourd’hui le MeF le plus prisé du Royaume-Uni.
Le responsable des carrières se félicite de constater que « nos étudiants de MeF sont très recherchés dans toutes les institutions financières, et tout comme dans les cabinets de conseil ». Et de conclure : « Par comparaison, si vous êtes titulaire d’un MBA sans aucune expérience de la banque, y entrer de nos jours risque d’être très compliqué. »