Les banquiers de renom ne sont pas particulièrement réputés pour leur probité. Dans l’inconscient collectif, Ken Costa, ancien d’UBS et de Lazard et philanthrope chrétien tend à être éclipsé par le souriant Fred Goodwin, ancien CEO de Royal Bank of Scotland Group, responsable de la faillite de RBS en 2007, et désigné en 2008 ‘Pire banquier du monde’ par Newsweek ; ou par le très sarcastique Dick Fuld, surnommé ‘le gorille de Wall Street’, à l’origine de la chute de Lehman Brothers et cité parmi ‘les 25 responsables de la crise financière’ par Time en 2009. Contrairement à la perception du public pourtant, les banquiers ne sont pas ‘tous pourris’. Dans la réalité, les professionnels de la finance font plutôt preuve d’une éthique supérieure à celle qui prévaut dans d’autres secteurs.
« La légende qui veut que les banquiers n’aient aucune morale est soigneusement répandue par les hommes politiques et les média », indique Roger Steare, spécialiste en éthique d’entreprise, qui collabore depuis longtemps avec les banques et autres structures. « La réalité, c’est que la banque compte, en pourcentage, beaucoup moins de sociopathes que la société dans son ensemble. »
Roger Steare collecte depuis des années des informations sur ‘l’ADN moral’ et a soumis quelques 130.000 personnes à un test psychométrique détaillé examinant leur processus décisionnel. Le graphique ci-dessous indique les résultats moyens pour les banquiers leaders, le score moyen se situant au 50è percentile. Il en ressort donc que les dirigeants de services financiers sont plus honnêtes, plus courageux, plus justes, plus dignes de confiance, plus avisés, doués d’un meilleur self-control et plus attiré par l’excellence que les autres catégories observées. Ils ne sont en revanche pas particulièrement optimistes. Et ils sont beaucoup moins humbles et aimants…
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Globalement, les résultats des études de Roger Steare démontrent que les professionnels de la finance font preuve de plus d’éthique que les ministres, la presse écrite et les politiques en général ; mais moins que les employés du secteur médical, et moins aussi que la catégorie qui arrive en tête – les ‘femmes au foyer’, qui n’ont aucune activité professionnelle.
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