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La Fintech séduit, mais y travailler peut présenter de gros risques

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La Fintech est le secteur en vogue ; la chance pour les banquiers frustrés de sortir de la routine de la finance et de faire leur vie dans un environnement connexe mais bien plus dynamique. Mais rejoindre une start-up ne va pas sans risque.

En juillet dernier, Bondcube – une sorte ‘d’eBay’ destiné aux marchés obligataires – annonçait qu’elle demandait sa liquidation après seulement trois mois d’exploitation. Fondée en 2012 par Paul Reynolds, ancien trader de Citigroup, la société a commencé avec « deux hommes et un ordinateur portable » mais sa liquidation ne sera pas sans conséquence : elle comptait 34 employés répartis sur cinq sites lorsque nous avions rencontré Paul Reynolds en février dernier.

Reynolds l’a apparemment plutôt bien pris. Son profil LinkedIn mentionnait déjà un nouveau projet du nom de Bondchain, lancé en juillet également. Dans une interview accordée à Markets Media, il indiquait que le problème de Bondcube n’était pas la capacité à trouver les acheteurs et vendeurs, mais plutôt à les faire conclure des deals. Il n’a pas en revanche donné suite à nos demandes de commentaires.

Un marché saturé ?

Londres, les Etats-Unis, l’Allemagne, la France et Singapour comptent aujourd’hui des centres Fintech. Les banques, peut-être inquiètes du danger que représentent ces start-ups très actives, et plutôt enclines à les maintenir sous contrôle, ont lancé des incubateurs, des fonds d’investissement fintech et des ‘bootcamps’ inspirés des camps d’entraînement pour les start-ups les plus prometteuses. Le secteur est certes en vogue, mais le danger de saturation du marché est bien réel.

C’est ce qu’exprime Andrew White, CEO de FundApps, une fintech qui gère les informations réglementaires pour les gestionnaires de fonds : « de nos jours, on ne fait plus trois pas dans East London sans tomber sur une plateforme Peer to Peer, de financement participatif ou un établissement de transfert de fonds. »

Mais le paysage fintech est pour le moins varié. D’un côté, les challengers qui cherchent à perturber la banque de détail, en fournissant des services d’échange de devises ou du crédit à des entreprises en butte à la réticence des prêteurs traditionnels ; de l’autre, les soi-disant produits B2B à destinations des entreprises de la finance.

Pour qui cible l’homme de la rue, la vente sera indéniablement plus difficile puisqu’il faut à la fois établir la réputation de la marque et définir une solide base clients. Si les coûts sont limités, il peut être plus simple d’approcher la cible institutionnelle, analyse Andrew White.

« Il suffit de convaincre un seul et unique client de la valeur du service pour en faire une proposition viable » poursuit-il. « C’est d’ailleurs ce qui s’est passé pour FundApps – nous avons mis au point un produit-phare ou MVP, que nous avons présenté à plusieurs fonds spéculatifs ; l’un d’entre eux a signé et nous sommes retrouvés quasiment du jour au lendemain en trésorerie positive. Au fur et à mesure que les clients s’engageaient, nous avions la possibilité d’investir dans le produit. «

Ceci ne représente pourtant que l’une des variables de l’équation. Certaines fintechs – si ce n’est la plupart, dépendent de financements extérieurs pour pouvoir décoller. Un rapport publié en début d’année par Accenture révélait que l’investissement dans les fintechs a triplé de 2013 à 2014, passant de 4,05 à 12,2 milliards de dollars. Bondcube par exemple était soutenu par Deutsche Börse, qui indiquait fin juillet que « compte tenu des perspectives insuffisantes de concrétisation commerciale », elle cesserait ses apports de fonds.

Stu Taylor est CEO d’Algomi, une start-up fintech qui connecte buyside et sellside tel un ‘réseau d’information sur les obligations’ en leur permettant d’accéder à des données d’informations utiles aux décisions de trading : « mon principal conseil à tout créateur d’entreprise est de rechercher des financements le plus tard possible ».

« Lorsque nous avons reçu le soutien de spécialistes du capital-risque, nous avions déjà un produit et des clients. Cela a renforcé notre position au moment de la négociation : sans cela, nous aurions sans doute sacrifié 60 à 70 % de notre business. Dès que les rentrées d’argent sont assurées, la dynamique des échanges avec le monde du capital-risque change du tout au tout. »

Le recrutement – un véritable challenge

Trouver les bons collaborateurs est essentiel. Stu Taylor indique avoir embauché « d’anciens commerciaux et traders désireux de changer d’horizon », et des informaticiens. Dans le même temps, Toby Triebel, CEO fondateur de Spotcap – start-up spécialisée dans le financement en ligne des PME, confirme que le recrutement reste la pierre d’achoppement.

« Nous n’avons pas grand-chose à offrir en termes de salaire ou de stabilité de l’emploi, il nous faut donc trouver des collaborateurs convaincus de notre vision et de notre approche, » explique-t-il.

Pour Andrew White, « il est difficile aujourd’hui de dénicher de véritables talents fintech ». Il raconte avoir récemment rencontré lors d’un salon de recrutement « un informaticien senior dans une grande banque d’investissement, qui se lamentait de n’avoir pu embaucher personne en deux mois, pour la simple et bonne raison que Google cible systématiquement les meilleurs ».

En fin de compte, il n’est sans doute pas si grave de rejoindre une fintech en échec – les options de sortie sont multiples.



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