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Ces banques qui embauchent d’anciens militaires et agents secrets pour protéger leur personnel

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Certes, les banques ont toujours pris la question de la sécurité très au sérieux, mais les attentats de Paris devraient encore renforcer leur vigilance. Quitte à s’inspirer de l’Office of Global Security de Goldman Sachs qui emploie au moins 50 personnes dans le monde – probablement plus – et dont la plupart possède un background dans les services de renseignements internationaux.

« Les services de renseignement font face une hémorragie de talents », reconnaît le responsable d’un cabinet de recrutement britannique spécialisé dans la reconversion dans le privé des personnes travaillant dans les services secrets britanniques (MI5, MI6…). « Ils sont incroyablement talentueux et il y a un appétit croissant du secteur bancaire pour leurs services », ajoute le recruteur qui a tenu à s’exprimer anonymement eu égard le profil de ses candidats. «Je n’aborde jamais directement ces personnes dans les services où elles travaillent et je ne fais pas de publicité pour qu’elles me rencontrent ».

Jusqu’à présent les banques embauchaient d’anciens policiers pour des postes de de sécurité. Désormais, elles confient la sécurité à des individus ayant des antécédents dans les opérations militaires et les renseignements. Les exemples abondent : le managing director de la sécurité chez Goldman Sachs dans la zone EMEA est Ben Dyer, un ancien fantassin qui a passé 16 ans dans l’armée britannique.

Chez Credit Suisse, le responsable mondial des services de sécurité (hors Suisse) n’est autre que Tim Rawlins, un spécialiste de la gestion de crise, la protection de personnalités et la gestion opérationnelle, qui a passé 14 ans dans différents postes de sécurité et de renseignements en lien avec le gouvernement britannique. Enfin, chez Deutsche Bank, le responsable mondial de la gestion de crise et de la sécurité est passé par l’Académie militaire de Sandhurst et a servi quatre ans dans l’armée britannique.

Des salaires attrayants

« Un responsable mondial de la sécurité dans une banque touche entre 200 et 280 k€ en salaire de base, contre 170 k€ pour un responsable de la sécurité régionale et 130-140 k€ pour un simple responsable sécurité », explique notre recruteur londonien. Bien que ce niveau de rémunération puisse ne pas être généreux au regard de ce que touchent les banquiers travaillant en front-office, cela reste très confortable par rapport au salaire offert pour un poste similaire dans les services gouvernementaux.

Au Royaume-Uni par exemple, le Quartier général des communications du gouvernement (GCHQ) a recruté il y a quatre ans cinq personnes qu’il rémunérait £ 25k (38k $). Des salaires qui n’ont pas beaucoup augmenté depuis, malgré l’envolée des prix de l’immobilier. «J’ai placé des gens qui avaient cinq ans d’expérience dans le renseignement et gagnaient £ 35k. Ils aiment leur job, mais travaillaient de longues heures et avaient du mal à joindre les deux bouts », explique le recruteur. « Nos salaires de recrutement des diplômés sont raisonnablement compétitifs, mais ils marquent le pas à la mi-carrière», déplore Sir David Pepper, l’ex directeur du GCHQ, qui avoue qu’il est fréquent que les services de sécurité et de renseignement recrutent directement le personnel à la sortie de l’université, quitte à le voir partir quelques années plus tard.

Car grande est la tentation de se recycler dans le privé. Les CV des ex-GCHQ qui travaillent maintenant dans la finance en témoignent. Nombreux ont rejoint des postes dans le trading ou la technologie dans les banques. Exemple : Fiona Ellis, qui après avoir été a été repérée par le GCHQ après ses études a passé près de trois ans à travailler pour la police métropolitaine avant de devenir managing director de la technologie chez JP Morgan. Ou David Saunders qui, après avoir passé un an au GCHQ, est parti chez Deloitte puis Barclays, où il travaille désormais dans les cessions d’actifs négociés.

« Ce sont des gens extrêmement brillants qui touchent des salaires de fonctionnaires », explique le recruteur. «Ils gagnent £ 35k alors qu’ils informent les ministres du gouvernement, un travail extrêmement sensible. Quand ils lorgnent du côté des banques, ils s’aperçoivent que les gens qui y travaillent sont deux fois mieux payés pour des responsabilités bien moindres. Il ont un énorme sens du devoir et de service, mais les aléas de la vie font que parfois ils finissent par céder aux sirènes du privé ».

Dans le sillage des attentats de Paris, le gouvernement britannique a annoncé son intention de recruter 1.900 agents supplémentaires pour le MI5, MI6 et GCHQ. Quand on sait que l’industrie financière également intéressée par ces spécialistes du renseignement – et pas seulement pour des postes de sécurité – l’appel du large risque de prendre le dessus. Signe des temps : Sir David Omand, un ancien directeur de GCHQ et responsable de la stratégie de contre-espionnage pour le gouvernement britannique, vient de lancer la filiale britannique de Paladin Capital Group, une société de capital-risque américaine spécialisée dans …. la sécurité.


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