Lors de la dernière promotion des nouveaux managing directors chez Goldman Sachs, on comptait une dizaine de Français sur 425 promus, soit à peine entre 2 et 3% des heureux élus. Dans le même temps, les Français représentent une part non négligeable de la finance londonienne, jusqu’à un tiers des travailleurs migrants de la City, dont certains ont réussi à gravir les échelons jusqu’au top management.
Afin de savoir quelle proportion représentent les francophones à travers les différents grades en banque d’investissement, depuis l’analyste jusqu’au managing director, et quelles étaient les activités (trading, M&A, fixed income…) où ils étaient les mieux représentés, nous avons recensé le nombre de candidats parlant le français dans la CV-thèque mondiale de eFinancialCareers en fonction précisément de ces différentes critères. Les résultats figurent dans les tableaux ci-dessous :
Il est intéressant de constater que le nombre de francophones, qui représente presque un tiers des candidats au rang d’analyste (entre 1 et 3 ans d’expérience), tend à décroître au fur et à mesure que l’on monte dans la hiérarchie pour ne représenter un peu plus de 20% au niveau de managing director. Le fait de ne pas être ‘native english’ pourrait donc entraver la progression de carrière des banquiers d’investissement vers les plus hauts postes. Mais ce n’est là qu’une explication partielle, car à un certain niveau de séniorité, le processus de promotion à l’intérieur des banques d’investissement devient beaucoup plus erratique, et ce quelle que soit la nationalité des banquiers concernés.
Par secteurs d’activités, les francophones sont sans surprise beaucoup plus représentés dans les dérivés actions (où les grandes banques françaises sont des leaders mondiaux) et les commodities où ils représentent 28% des candidats. Viennent ensuite les M&A, les marchés de capitaux, le fixed income et l’analyse quantitative (les écoles d’ingénieurs françaises sont passées par là) où ils représentent près de 25% des troupes. Par contre, ce sont dans les activités de finance de marché (trading, ventes, actions, changes, FX,…) qu’ils sont les moins présents, aux alentours de 20% seulement. Les amoureux de la langue de Molière sont donc prévenus.