Après BNP Paribas, c’est donc au tour de Société Générale d’annoncer cette semaine ses résultats du premier trimestre 2016. La banque de la Défense a vu son résultat net progresser de 6,5% sur les trois premiers mois de l’année. La bonne dynamique des activités de Banque de détail et Services Financiers Internationaux est venue compenser Banque de Grande Clientèle et Solutions Investisseurs (GBIS) qui a vu son bénéfice reculer de 14,7% par rapport au premier trimestre 2015, pénalisé par la baisse des revenus aussi bien dans les activités de marché que de gestion d’actifs et de banque privée.
(1) Incluant 100% de Newedge au T1-14.
Dans les activités de marché qui ont vu leurs revenus baisser de 12,9%, les métiers Actions accusent une chute de 36,8%, à la fois sur les activités de flux et les produits structurés. A contrario, les activités FICC enregistrent des revenus en hausse de 17% grâce à la bonne tenue des activités taux et matières premières (qui compensent le faible appétit du marché pour les activités de crédit et de change). En progression également, les revenus des activités de Prime Services (+11%) tandis ceux du métier Titres demeure stables. Les métiers de financement et de conseil ont nettement mieux performé ce premier trimestre, avec des revenus en croissance de 8,2%, en hausse notamment dans les activités de Financements Structurés.
La BFI va supporter la moitié des économies
« Dans un contexte de marché défavorable, la Banque de Grande Clientèle et Solutions Investisseurs affiche des résultats résilients et renforce les mesures d’ajustement de son modèle et d’efficacité opérationnelle », a indiqué son directeur général Frédéric Oudéa dans un communiqué. Pour ce faire, le groupe bancaire a engagé un nouveau plan de réduction des coûts (le troisième depuis 2012) qui portera pour l’essentiel sur sa banque de financement et d’investissement.
Jugez plutôt : le plan vise à économiser 220 millions d’euros supplémentaires à horizon fin 2017, venant compléter ainsi le plan de 850 millions d’euros (dont 323 millions sur la BFI) déjà annoncé pour la même échéance. En tout, la BFI devra économiser quelque 543 millions d’euros et supporter à elle seule près de la moitié des économies envisagées à horizon 2017.
Au total, Société Générale aura effectué des plans d’économies annuelles à hauteur de 2 milliards d’euros sur la période 2012-2017, afin de « compenser la hausse des impôts et taxes et de dégager des marges de manœuvre pour investir dans ses activités en croissance », explique le groupe dans son communiqué.
Des effectifs toujours sous tension
Mais comment compte s’y prendre la SocGen pour parvenir à réaliser ces réductions de coûts ? En abandonnant les activités moins rentables et en poursuivant le repositionnement des plateformes, répond –t-elle. Concernant l’arrêt ou restructuration d’activités non rentables et non synergétiques, la Société Générale, qui a réduit déjà la voilure dans ses activités taux et fixed income, cite en exemple l’arrêt des activités de primary dealer (spécialiste en valeurs du Trésor) en Grande-Bretagne.
En contrepartie, elle entend bien réaliser des investissements sélectifs dans des relais de croissance comme par exemple dans le Prime Brokerage à la suite de l’intégration de Newedge, ou bien des acquisitions stratégiques comme le rachat en mars dernier des activités de banque privée de Kleinwort Benson en Grande-Bretagne auprès de Oddo.
S’agissant des autres pistes d’économies, on peut citer la réduction des effectifs, ce que la banque a déjà commencé à faire cette année en annonçant début avril 125 suppressions de postes en France dans ses activités de marché et chez Lyxor. La Société Générale entend par ailleurs encourager la refonte, l’automatisation et la digitalisation des processus, prendre des mesures de simplification de l’organisation et de dé-stratification (ce qu’elle a là aussi commencé à faire en remaniant son top management).
Enfin et surtout, la Société Générale devrait continuer de renforcer significativement le recours à l’offshoring (voir graphe ci-dessous), un secteur en plein essor qui recrute des spécialistes.