Vous pensiez que c’était le métier de trader qui, dans l’Hexagone, était le mieux payé des métiers de la finance ? Et bien détrompez-vous… Le site de benchmarking de salaires dans le secteur financier Emolument.com vient ainsi de publier la liste des métiers financiers les mieux payés en France, sur la base des déclarations de 386 banquiers ayant atteint le rang hiérarchique de ‘directors’.
Voici donc les métiers de la finance où vous devriez faire carrière pour prétendre aux rémunérations les plus élevées, sachant que la disparité entre les professionnels du back-middle office et leurs homologues des M&A peut aller du simple… au triple, comme l’attestent les chiffres ci-dessous :
Bilan des courses : « Ce qui est le plus flagrant dans cette liste est le fait que contrairement à Londres où l’activité caracole en tête de classement, le trading se situe bien après la plupart des grandes fonctions de la finance », nous précise Alice Leguay, co-fondatrice et COO d’Emolument.com. « La plupart des banques situent le cœur de leurs activités de marché à Londres, et les traders basés à Paris, sur des trading floors ‘satellites’ se contentent d’une rémunération bien plus basse que leurs collègues londoniens, même si le coût de la vie remédie en partie à cet écart ».
Et le phénomène risque encore de prendre de l’ampleur dans les années à venir si l’on considère que les grandes banques d’investissement françaises ont de plus en plus recours à l’outsourcing, y compris pour leurs activités de BFI, et que déjà certains desks de front-office ressemblent aujourd’hui davantage à des lieux fantômes qu’à des fourmilières où grouillent des centaines d’opérateurs de marché.
Enfin, si vous voulez coûte que coûte travailler en finance de marché, il semble également qu’en France il vaille mieux être structureur, originateur, voire même analyste de recherche plutôt que trader pour toucher le pactole. Mais selon Emolument, les métiers les mieux payés sont ailleurs…
Banquier M&A, une valeur sûre…
« Les fonctions de vente et de M&A continuent d’exiger une décentralisation pour une couverture des clients – français dans ce cas-ci – optimale, ainsi qu’une connaissance locale du marché et des acteurs », poursuit Alice Leguay. « Cette expertise technique et relationnelle est largement récompensée ». Dans ce contexte, ce n’est donc pas un hasard si ce sont les fusions et acquisitions et les ventes institutionnelles qui paient le mieux, tant en salaire fixe que variable.
Ces secteurs paient même 40% de mieux que les emplois les mieux rémunérés dans la gestion d’actifs, et trois fois mieux que des postes en back et middle office. Mais il y a une explication : les projets de fusions et acquisitions ont tendance à durer des semaines ou des mois avec des horaires de travail à rallonge, tandis que dans le trading, les décisions sont prises instantanément et la journée de travail s’achève en même temps que la clôture des marchés.
Vous l’aurez compris, il y a de la sueur et des larmes dans une carrière en M&A, sans doute plus qu’ailleurs. Reste à savoir si le jeu en vaut vraiment la chandelle pour gagner quelques dizaines de milliers d’euros supplémentaires à la fin de l’année. « Il s’agit là d’une décision personnelle », rappelle-t-on chez Emolument. A vous de juger…