Après BNP Paribas la semaine dernière, c’était au tour de Société Générale de publier ce matin ses résultats du troisième trimestre 2016. La banque au logo rouge et noir a annoncé un bénéfice net de 1.099 milliard d’euros, certes en baisse de 2,4% par rapport à celui de la même période en 2015 mais au dessus des prévisions des analystes.
Si l’activité de banque de détail en France a déçu avec un produit net bancaire en recul de 6% à 2,04 milliards d’euros, la BFI – Banque de grande clientèle et solutions investisseurs – a vu ses résultats bondir de 42,1% à 469 millions d’euros. La division services financiers et banque de détail à l’international a quant à elle enregistré une hausse d’environ 30% de ses bénéfices à 457 millions d’euros.
Des résultats dopés par les activités de marché
A l’instar de BNP Paribas, mais également de nombreuses banques américaines ou européennes, la branche de banque de financement et d’investissement de Société Générale a bénéficié de la vigueur de l’activité sur le segment obligataire, changes et matières premières mais également dans celui des actions. Ce qui tranche avec ce qui avait été observé précédemment.
« A la suite du vote en faveur du Brexit, ayant entrainé une forte volatilité et une hausse des volumes fin juin, la période estivale s’est avérée relativement calme, pénalisant particulièrement des marchés actions attentistes », précise la banque. « La fin du trimestre a vu, autour des anticipations des politiques monétaires des banques centrales, un retour de l’appétit des investisseurs sur l’ensemble des activités ». Ce qui explique la bonne tenue des Activités de Marché et Services aux Investisseurs.
Sur les activités Actions (+16,7% par rapport au 3T 2015), la SocGen a tiré profit de sa position reconnue sur les produits structurés pour répondre à la hausse de la demande des clients, notamment en Asie, où elle vient de nommer Stephen Swift en qualité de Responsable des Activités de Financement pour l’Asie Pacifique. Cette bonne performance a permis de compenser la chute des volumes sur les activités de flux, tant sur le cash actions que sur les dérivés.
Dans les activités Taux, crédit, changes et matières premières (+42,2% par rapport au 3T 2015), la hausse des revenus est tirée par les activités de crédit et par les activités de taux, ces dernières ayant su tirer profit d’un environnement porteur, dans la continuité du premier semestre, pour poursuivre leur progression. Les activités sur les marchés émergents et sur les matières premières affichent une contribution en hausse, malgré un environnement plus contraint. Seule l’activité de changes est en retrait, dans un marché attentiste avec des volumes réduits.
Enfin, les activités de marchés de capitaux continuent d’afficher un bon niveau de revenus, portés par une bonne dynamique commerciale, à la fois sur les financements d’acquisition et sur les financements à effet de levier. L’activité a également été dynamique sur les produits de couverture pour les entreprises.
Baisse des effectifs de front-office
Des bons résultats dans la BFI qui peuvent s’expliquer par des raisons conjoncturelles mais également structurelles : la banque poursuit en effet sa stratégie consistant à s’appuyer sur les métiers coeurs et les synergies internes pour favoriser la croissance, avec une stricte maîtrise des coûts pour compenser la hausse des frais réglementaires, et un pilotage réactif des risques dans des marchés instables. C’est donc le bon moment pour les professionnels des risques de candidater.
Par contre, l’embellie des résultats des activités de banque d’investissement et de financement ne profitera pas forcément aux professionnels du front-office désireux de rejoindre la banque, leurs effectifs ayant été réduits de 3% sur les neuf premiers mois de l’année 2016, quand dans le même temps, la banque a recouru de façon accrue au offshoring (+18% depuis le début 2016).
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Crédits photo : Chesnot / Contributeur gettyimages