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Blockchain : une révolution dans l’industrie des titres ?

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Le groupe Entreprises & Innovation et le Club des Investisseurs de Long Terme du Centre des Professions Financières organisaient lundi à la Fédération Française de l’Assurance (FFA) une conférence intitulée Blockchain ou Tiers de Confiance. A cette occasion, une table ronde baptisée ‘Une révolution dans l’industrie des Titres” réunissait banquiers, patrons de fintechs et consultants IT spécialisés venus faire le point sur ce sujet qui vous concerne de près si vous travaillez dans les métiers titres (custodian, agent de transfert, asset servicing, etc).

« Quand cette révolution va-t-elle nous impacter ? Sera-t-elle brutale ? Dans tous les cas, il faut s’y préparer », indique en guise d’introduction Arnaud Chneiweiss, directeur général de la FFA. Surtout qu’en plus des transactions monétaires (ex : bitcoin), la blockchain permet de nombreux autres usages comme la certification ou les smart-contracts, rappelle Benoît Lafontaine, CTO chez Octo Technology. « 2016 est l’année de l’expérimentation, 2017 sera celle de l’expérimentation en production et les années suivantes devraient voir émerger les premières applications pratiques ».

De nombreux métiers concernés

Pour preuve, « des tests autour de la blockchain sont actuellement en cours sur les métiers de gestion de titres, des transferts internationaux, de la gestion des crédits documentaires en trade finance », indique Marc Alaurent, Senior VP, special adviser chez BNP Paribas Personal Finance France. Et de mentionner l’existence aux États-Unis d’un projet de crédit immobilier hypothécaire par contrat Blockchain. « Évidemment tout cela n’est encore qu’au stade de projet. Les vrais projets opérationnels verront le jour d’ici un à deux ans », confirme-t-il.

« La technologie, les investissements : tout va très vite », constate Eddy Travia, un Français expatrié à Londres et CEO de Coinsilium. « Si les banques étaient plutôt réticentes à travailler avec le bitcoin, la blockchain a plus de succès auprès d’elles du fait de leur besoin d’échanger des données ». Et de constater qu’il y a un grand besoin en matière de formations et de spécialistes blockchain au sein des banques.

Sans oublier les investissements. « Dans le monde, 2 milliards de dollars ont été investis par les VC’s dans le bitcoin et la blockchain, contre un peu moins de 10 millions d’euros en France », rapporte Pierre Gérard, CEO et co-fondateur de la société luxembourgeoise Scorechain spécialisée dans l’analyse de la blockchain Bitcoin.

Les banques ont déjà pris les devants

« Les banques qui réfléchissent comment utiliser la blockchain dans leurs infrastructures ont multiplié les projets ces derniers temps plutôt que de se contenter de répondre aux attaques des fintechs qui leur grignotent des parts de marché », poursuit Eddy Travia. Elles n’hésitent pas à coopérer entre elles, comme dans le projet fundchain.lu qui réunit de nombreuses banques afin de développer des proofs of concept autour de l’asset management.

Beaucoup de chemin a déjà été parcouru en peu de temps. « En 2011, nous avions deux ou trois analystes qui regardaient le bitcoin. Puis nous avons monté des workshops et autres hackatons pour explorer plus en détail ces technologies. Nous avons recruté une vingtaine de développeurs blockchain pour faire des prototypes », relève Philippe Ruault, head of clearing, settlement & custody products à l’IDLab de BNP Paribas Securities Services.

Difficile cependant d’avoir aujourd’hui une stratégie précise tant les acteurs et produits sont nombreux. « La blockchain est avant tout une opportunité pour développer de nouveaux business models, comme par exemple la conservation de titres non listés, projet que nous développons avec SmartAngels », indique Philippe Ruault. « Nous avons plusieurs axes pour notre stratégie digitale. Nous voulons être partie prenante de tous les projets de place qui définissent les protocoles et les infrastructures du futur. C’est l’objectif de notre participation au projet R3 ».

Une technologie pour l’instant limitée

« Passer du bitcoin à la banque soulève des problèmes de sécurité, de conformité », relève Marc Alaurent. Conséquence : « nombreux sont les investissements dans le data et la sécurité autour de la blockchain », fait remarquer Eddy Travia. « Il ne faut jamais sous-estimer la capacité des hackers et rester dans des limites gérables », conseille pour sa part Louis Pouzin qui a inventé le datagramme et a contribué au développement des réseaux à commutation de paquets, précurseurs d’Internet.

Aux problématiques de sécurité vient s’ajouter la question énergétique.­ Karl J. O’Dwyer et David Malone ont montré, dans une étude publiée en 2014, que la consommation du réseau destiné au bitcoin était probablement de l’ordre de grandeur de la consommation électrique d’un pays comme l’Irlande, soit environ 3 GW.

« La Blochchain est l’un des outils les moins aboutis si on le compare à l’intelligence artificielle ou la visualisation appliquée à un portefeuille de prêts », admet Étienne Deniau, directeur du développement à la Société Générale Securities Services. D’après lui, la Blockchain ne remplacera pas du jour au lendemain des systèmes déjà très complexes. Ainsi, « le métier de dépositaire peut être automatisé mais pas avec la blockchain. Pour des métiers comme la conservation de titre ou la gestion du cash, on est limité tant que l’infrastructure de place ne change pas ». De quoi donner encore un peu de répit aux professionnels des métiers de titres qui craignent pour leur emploi.


Credit: StockPhotoAstur / gettyimages


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