La société leader mondial des services immobiliers Colliers International vient de faire paraître une étude intitulée Cities of Influence – Where to find the best talent qui comprend une analyse très détaillée d’un large éventail de facteurs influant sur l’attractivité et le magnétisme de vingt centres économiques européens majeurs.
Résultat : Paris est classée 2ème Capitale d’influence sur 20 en Europe, au coude à coude avec Londres, et au 1er rang dans l’Union européenne post-Brexit. « Paris arrive en première position lorsqu’il s’agit de performance et d’orientation économique, de compétences et qualifications, d’accès et de coût. Elle se démarque nettement par l’ampleur et l’expérience de sa réserve de talents latents hautement qualifiés », souligne Damian Harrington, director et responsable recherche EMEA chez Colliers International.
Des résultats que n’a pas manqué de saluer dès leur parution Paris Europlace, l’organisme de promotion de la place financière parisienne au plan international. « Dans le contexte du Brexit, cette étude internationale confirme la position de leader de la Place de Paris en Europe pour attirer les sociétés qui envisagent de rééquilibrer leurs activités et de se relocaliser dans l’Union Européenne », a ainsi déclaré Arnaud de Bresson, délégué général de Paris Europlace. Et ce alors même qu’une autre étude indique que Paris n’est pas la mieux placée des villes européennes pour récupérer les jobs de la City…
Paris et Londres au coude-à-coude
L’analyse a été réalisée à partir de quatre catégories de critères, à savoir l’ampleur/orientation de la production économique et de la main-d’œuvre, l’ampleur/compétences de la réserve de talents latents et émergents ; le coût et facilité d’accès de la ville – en tant qu’endroit où vivre et épargner ainsi qu’en termes de coût salarial/coût total d’occupation des bureaux ; et enfin le risque pays associé au marché et risques/difficultés inhérents présentés par le droit du travail.
Lors des quatre étapes de l’analyse, Londres et Paris ont occupé les deux premières places, principalement grâce à leur taille. Paris arrive en première position lorsqu’il s’agit de performance et d’orientation économique, de compétences et qualifications futures, d’abordabilité et coût. La capitale française se démarque nettement par l’ampleur et l’expérience de sa réserve de talents latents hautement qualifiés et demeurant à court terme sans emploi.
En matière de droit du travail, le Royaume-Uni se distingue comme pays plus souple et plus propice au monde des affaires. « Ceci est un facteur clé limitant la capacité de Paris à devenir le centre financier prépondérant en Europe, si le secteur bancaire londonien doit ou choisit de délocaliser des emplois dans le sillage d’un Brexit en bonne et due forme », fait remarquer Damian Harrington.
Score total par ville [Points]
Un classement riche en surprises
Après Londres et Paris viennent Manchester, Stockholm et Dublin qui se placent respectivement en 3e, 4e et 5e position. Seule Dublin néanmoins constitue une destination sérieuse pour les financiers de la City. Il faut dire que la capitale de la République d’Irlande peut se targuer, entre autres atouts, d’un marché du travail plus libéral et transparent que d’autres villes européennes ainsi que d’une solide maîtrise de l’anglais. Saviez-vous par exemple que Dublin présentait un taux de maîtrise de l’anglais plus élevé que la multiculturelle Londres ?
Francfort, rivale la plus sérieuse de Paris, n’arrive qu’en milieu de classement, à la 11e place. « La ville souffre principalement d’un manque de moyens, ainsi que du fait qu’elle est relativement chère par rapport à d’autres villes européennes », relève Damian Harrington. Enfin, Bruxelles est en queue de peloton du Top20, à la 18e place, freinée par des coûts relativement élevés et par un risque de marché pays important. Bruxelles obtient le score le plus faible de tous les pays du point de vue de la réglementation du marché du travail. Mais le fait que le géant de l’assurance Lloyds of London choisisse Bruxelles pour établir sa base européenne va peut-être redistribuer les cartes.
Car après tout, rien n’est figé : l’Europe doit vivre une série d’élections, notamment en France et en Allemagne. « Il sera intéressant de mesurer les impacts significatifs qu’auront ces changements sur les grandes ‘villes d’influence’ européennes analysées dans le présent rapport », relèvent les auteurs de l’étude. La France va-t-elle déréglementer son droit du travail, le Royaume-Uni va-t-il être freiné par un afflux réduit de jeunes diplômés ? « Tous ces facteurs auront un impact significatif sur l’attractivité future relative d’une ville par rapport à une autre. Cela pourrait donner lieu à un bouleversement des classements généraux des villes dans l’année qui vient », concluent-ils.
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Crédits photo : EschCollection / gettyimages
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