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« Candidats en finance à Paris, voilà à quoi vous attendre pour 2014…»

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2013 n’a pas été l’année de la reprise claire et franche espérée pour le marché de l’emploi en finance parisien. À quelle sauce les candidats en finance seront-ils mangés en 2014 ?

Anne-Sophie Luçon, Manager Executif Senior de la division Banque et Assurance pour le cabinet Michael Page à Paris a accepté de se jeter à l’eau en acceptant ce délicat exercice de prospective. De l’emploi aux rémunérations et prochains bonus, en passant par les bonnes stratégies de recherche d’emploi à adopter, voici quelques indications utiles pour démarrer 2014 dans les starting blocks.  

Quelle est votre vision du marché de l’emploi en finance en France en 2014 ?

Nous espérons que 2014 ne sera pas une « année blanche » comme 2012 et 2013 ! Et nous avons quelques raisons de le croire. D’abord, depuis septembre, nos clients de la finance nous sollicitent davantage. Ensuite, sur cette fin d’année, nous avons travaillé sur des créations de postes, qui répondent à des ambitions nouvelles de conquête de marché. Nous n’avions pas vu ce type d’investissements depuis longtemps. On devine ainsi un rééquilibrage progressif qui va continuer de s’opérer en faveur des offres d’emploi liées à des développements (front-office) plutôt qu’à des simples remplacements ou des postes répondant purement à des exigences réglementaires (fonctions support). Ces dernières offres devraient, malgré tout, probablement encore dominer le marché de l’emploi en finance l’an prochain. Parallèlement, beaucoup d’observateurs évoquent les besoins liés aux départs en retraite en France en Banque / Assurance, qui atteindraient un pic au cours des deux prochaines années. Je ne crois pas que cela créera un véritable appel d’air. Ces départs vont néanmoins permettre de limiter la casse sociale dans de nombreuses structures.

Est-ce que les candidats en finance verront la lumière au bout du tunnel en 2014 ?

Il faut être prudent. La reprise se fera d’abord sous réserve d’un retour à la croissance française et européenne. Rappelons tout de même que le marché parisien a été divisé par deux ou par trois en termes de volume d’offres d’emplois depuis le début de la crise. Des équipes ont tout simplement disparu ou ont été reconstituées ailleurs, à Londres, New York, à Luxembourg, ou encore en Suisse. Au sein de notre cabinet, le nombre de consultants couvrant le secteur bancaire a été divisé par deux depuis 2008. Et à Paris, c’est partout pareil. C’est dire le choc que le secteur a subi. Aussi il va nous falloir nous armer encore de patience pour définitivement tourner la page. Deux tendances positives sont néanmoins clairement encourageantes : 1- le nombre de postes gérés par nos consultants a augmenté ces quatre derniers mois et 2- les candidats se « professionnalisent » dans leur recherche.

Pouvez-vous nous en dire plus sur cette « professionnalisation » des candidats ?

Notre dernière étude Banking and Financial Services 2013 montre que les candidats en finance sont aujourd’hui totalement multi-supports (cabinets de recrutement, site de recrutement en ligne, réseaux sociaux…). Cette recherche tous azimuts leur permet d’être beaucoup plus alertes sur ce tout qui se passe sur le marché de l’emploi. Ils sont beaucoup plus acteurs dans leur recherche, ils mobilisent également leurs réseaux de plus en plus efficacement. La cooptation a été l’élément déclencheur de nombreuses mobilités, dès cet été. Ces mouvements ont ainsi permis de rabattre les cartes et de provoquer une inflexion de marché.  Les candidats se montrent enfin davantage objectifs sur les opportunités qui peuvent leur être proposées. Le nom de l’établissement compte toujours évidement, mais les projets, la carrière et l’environnement proposés président davantage à leur choix de mobilité.

Est-ce que 2014 réservera de bonnes surprises en matière de rémunérations et notamment de bonus ?

Les établissements ne nous ont pas encore fait part de leurs arbitrages. D’importantes réflexions sont encore menées sur ces sujets au vu de la prochaine contrainte réglementaire européenne de plafonnement des bonus. Un rééquilibrage au profit des salaires fixes serait logique mais dans quelle proportion ? C’est délicat à ce stade de lancer des paris lorsque l’on sait par exemple que les transferts d’équipes à l’étranger peuvent être, en partie, motivés par des considérations d’ordre salariale et fiscale. Sur la question des prochains bonus, il me semble d’abord que les professionnels éligibles à un bonus devraient l’obtenir. Ce qui rappelons-le n’était pas une évidence l’an passé où la pratique du bonus zéro a pu être observée. Au final, les équipes ont été réduites et les résultats 2013 ont été dans l’ensemble tout à fait corrects pour les banques y compris françaises. Aussi, les candidats sont relativement confiants et il me semble  légitime qu’ils s’attendent à des bonus en moyenne en légère hausse par rapport à ceux de l’an passé. En revanche, les surprises ne sont pas exclues compte tenu du fait que les bonus sont de plus en plus différenciés, répondant ainsi à une logique croissante d’individualisation.

Revenons à l’emploi, vous prédisez une reprise « progressive » des embauches. Quels en seront les principaux acteurs ?

Soyons clair, les BFI françaises ne recrutent pas en front-office en France. Elles doivent gérer en priorité les plans d’adaptations en cours, les mobilités internes et, pour certaines, de nouvelles suppressions de postes annoncés en 2013. Des besoins ciblés demeurent néanmoins sur des fonctions support (comptabilité, IT, contrôle de gestion, et dans une moindre mesure risques et compliance).

À Paris, nous travaillons surtout désormais principalement avec des nouvelles structures, des sociétés de taille moyenne et surtout des filiales et succursales d’établissements étrangers, qui représentent aujourd’hui 70% de nos clients en finance. Je pense en particulier à des banques européennes, mais aussi aux établissements des régions Moyen-orient et Afrique (notamment marocains et tunisiens), où l’on cherche à développer notamment les fonctions commerciales à Paris.

Plus largement, il y a un regain d’intérêt pour les métiers du cash management, du trade finance, des garanties internationales, du crédit documentaire… L’assurance reste un secteur dynamique et continuera de rechercher principalement des profils liés aux risques et des experts en modélisation. Le secteur connaît un pic d’activité sur les aspects réglementaires, ce qui renforce des besoins, déjà largement comblés dans le secteur bancaire. Sur l’ensemble de ces métiers, on remarque des transferts plus nombreux de la banque vers l’assurance. C’est encore le cas pour les métiers liés à l’organisation (chefs de projets) où les acteurs de l’assurance se montrent très ouverts sur les profils bancaires.

Quels conseils donneriez-vous aux candidats pour bien entamer 2014 ?

Attention à ne pas vous disperser. Vous savez lorsqu’un processus de recrutement débute, jamais quand il finit (en tout cas rarement avant 3 à 6 mois). Les candidats sont aujourd’hui très investis dans leur recherche, et c’est tant mieux mais un candidat qui est partout à la fois n’est pas efficace et se décrédibilise. D’où l’importance d’être bien accompagné. Il se trouve que notre profession aussi s’est beaucoup seniorisée ces dernières années, grâce à une dimension conseil renforcée. Selon moi, deux consultants partenaires de différents cabinets suffisent, mais soyez exigeant dans votre choix. De même, il est contre-productif de travailler sur plus de deux ou trois pistes en même temps.


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