Certes, l’année 2017 n’est pas encore terminée mais il est d’ores et déjà possible de dresser un bilan d’activité sur les 9 premiers mois de l’année 2017, sachant que les banques françaises ont toutes publié leurs résultats du troisième trimestre et que les rapports d’activité sectoriels se multiplient. Voici donc les secteurs de la finance bien partis pour terminer l’année 2017 en beauté et où vous devriez postuler en priorité :
Gestion d’actifs / Private banking
Leurs activités de marché ayant toutes souffert sur les 9 premiers mois de l’année, les grandes banques françaises entendent bien se renforcer dans les activités moins consommatrices de fonds propres, comme la gestion d’actifs. D’ailleurs, dans la présentation de son plan stratégique 2018/2020, Natixis a décidé d’en faire son principal axe de développement, avec pour objectif d’atteindre environ 1.000 milliards d’euros d’encours sous gestion à fin 2020.
La banque privée elle aussi est à l’honneur. « Notre nouvelle marque illustre notre ambition de devenir une banque de référence en France sur le marché des High Net Worth Individuals et des family offices, au sein du Groupe BPCE », déclare George-Eric de la Brunière, directeur général de Natixis Wealth Management.
Pour sa part, BNP Paribas Asset Management lance un fonds de prêts européen et a récemment recruté deux analystes crédit à Paris qui rejoignent l’équipe Global Loans de BNPP AM composée de 18 spécialistes de l’investissement, tous possédant une expérience éprouvée dans les activités de banque aux entreprises, et de huit ressources dédiées de middle-office. L’équipe est répartie entre New-York et Paris et fait partie du pôle de gestion « Dette privée & Actifs réels », composé de 50 professionnels.
Hormis les banques, les sociétés de gestion d’actifs se sont montrés particulièrement actives en terme de recrutement ces derniers mois. Jugez-en vous même : Sycomore AM a recruté deux nouveaux analystes seniors, La Française a nommé une nouvelle responsable de la gestion obligataire, Matignon Finances a recruté un directeur de la gestion collective, et KBL Richelieu renforce de nouveau son pôle clientèle privée avec l’arrivée de neuf collaborateurs.
Enfin, bon à savoir : une société française lance le premier fonds européen investi en bitcoin. Il s’agit du gestionnaire d’actifs Tobam qui proposera bientôt aux institutionnels d’investir dans la cryptodevise à travers un fonds non réglementé enregistré en France. Il s’agit du premier fonds de ce type en Europe.
Finance durable / Green Finance
Dans son étude mondiale sur la finance durable publiée le mois dernier, HSBC rappelle que plus des deux tiers des investisseurs planifient d’augmenter leur investissement durable. Une bonne nouvelle pour la France, 3ème émetteur de Green Bonds dans le monde. « La transition mondiale vers une économie verte est en marche », rappelle Daniel Klier, Directeur de la stratégie du Groupe HSBC et Responsable de la Finance Durable. Les banques françaises l’ont bien compris et ont récemment multiplié les initiatives dans ce domaine.
Natixis a ainsi récemment créé un hub Green & Sustainable composé d’experts au sein de son pôle Banque de Grande Clientèle. De son côté, Société Générale a annoncé ce mois-ci la création d’une offre consolidée en matière de « Finance Durable et à Impact Positif » au sein des activités de banque de grande clientèle.
Société Générale Securities Services (SGSS) vient de lancer un nouveau service pour ses clients : ESG Reporting, un système de mesure de l’impact des stratégies d’investissement sur l’environnement et la société. « Les gérants de fonds ne se préoccupent plus uniquement de leurs objectifs financiers comme le rendement, la sécurité ou la liquidité mais aussi, et de plus en plus, de l’impact de leurs actions sur la société », explique Bruno Prigent, directeur du Métier Titres de Société Générale.
Et l’avenir s’annonce plutôt radieux pour les professionnels du secteur. « D’ici 2020, nous nous sommes fixés pour objectif de doubler le montant de nos financements consacrés aux énergies renouvelables pour atteindre 15 milliards d’euros, et d’être un leader dans la structuration d’émissions obligataires vertes », indique Jean-Laurent Bonnafé, administrateur directeur général de BNP Paribas. « Nous avons en outre décidé d’allouer 100 millions d’euros pour investir dans des start-ups qui innovent pour accélérer la transition énergétique ».
Equity Capital Market / IPO’s / ICO’s
Les professionnels de l’Equity Capital Market (ECM) qui couvrent les besoins en financement en fonds propres des entreprises via le marché (IPO, augmentation de capital, émission d’obligations convertibles) pourraient bien finir l’année en beauté.
EY a publié les résultats du troisième volet de son rapport trimestriel Global IPO trends sur les introductions en bourse (IPOs) dans le monde. « Le marché mondial des IPOs continue sur son élan. Ce renforcement de la confiance, allié à une volatilité relativement faible et des valorisations élevées nous promet une fin d’année intense », explique Franck Sebag, associé EY en charge du secteur VC-IPO en France. « Nous pourrions bien être en train de vivre la meilleure année pour les IPOs depuis 2007 ».
En France, une introduction en bourse a été réalisée au troisième trimestre pour un montant de 6 millions de dollars. Sur les trois premiers trimestres en France, ce sont 8 IPOs qui ont été réalisées pour un montant de 1.522 milliard de dollars. « L’activité du financement par le marché en France devrait s’accélérer encore au 4ème trimestre », analyse Marc Lefèvre, associé France chez EY.
Enfin, depuis un peu plus d’un an, une nouvelle forme de levées de fonds a vu le jour sous la forme d’initial coin offerings (ICO). Ces émissions, qui s’appuient à la fois sur l’usage des crypto-monnaies et de la technologie Blockchain, visent à financer des projets technologiques spécifiques portés par une entreprise ou une communauté de développeurs. Une bonne nouvelle pour les professionnels des marchés de capitaux.
Private Equity / Venture Capital
Chaque trimestre, KPMG publie son étude Venture Pulse qui décrypte les tendances de financement en capital-risque dans le monde. Dans l’Hexagone, les investissements ont atteint au troisième trimestre 474 millions de dollars (soit une baisse de 7 % par rapport au deuxième trimestre 2017) et 51 deals ont été réalisés (soit une baisse de 21 %).
Sur un trend annuel, il est intéressant de noter que si le nombre de deals décroit ce trimestre, leur taille devient de plus en plus importante (notamment sur les tours de capital-risque). Une tendance qui se vérifie au niveau mondial avec l’arrivée en maturité de certaines segment de la Tech et la plus grande sélectivité des investisseurs sur les premiers tours de financement d’amorçage.
En moyenne, on note aussi une augmentation de la taille moyenne des fonds d’investissement.« La France dispose d’un vrai terreau favorable pour l’innovation et son financement », relèvent les auteurs de l’étude. « Ce phénomène ne manquera pas d’être boosté par l’arrivée récente de Station F en juillet cette année à Paris, et par les récentes annonces concernant de nouvelles règles fiscales régissant l’investissement ».
Un optimisme que l’on retrouve dans Baromètre du Capital Risque en France du premier semestre 2017 publié par EY. « La France connait son meilleur démarrage depuis la création du baromètre pour la deuxième année consécutive », commente Franck Sebag. « Un climat favorable s’installe suite aux nombreuses réformes et annonces, notamment grâce à la création d’un fonds public de 10 milliards d’euros en faveur du financement de l’innovation des start-up ».
Pour la première fois, les sociétés de capital-risque françaises ont levé davantage de capitaux que leurs homologues britanniques et se classent en tête du palmarès européen, selon Dealroom.
Crédit photo : 8213erika / gettyimages
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