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Travailler dans la finance en Suisse : les résultats du match entre Genève et Zurich…

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La démission surprise en novembre dernier de Boris Collardi, le directeur général de la banque privée Julius Baer à Zurich, parti rejoindre le gérant de fortune Pictet à Genève, aurait pu faire croire à une guerre des talents entre les deux places financières suisses. Mais il n’en est rien…

« Le transfert d’employés n’est pas très important entre les deux centres. La concurrence concerne surtout les établissements individuels », affirme Christian Bretscher, directeur de l’Association des banques zurichoises (ZBV) menée par l’agence suisse ATS/SDA. Pas de guerre des talents en vue donc entre la cité de Calvin et celle de Zwingli.

« Genève et Zurich sont plus complémentaires que concurrentes », fait pour sa part remarquer Edouard Cuendet, directeur de la Fondation Genève Place Financière (FGPF). « A l’étranger, nous nous présentons comme une seule place financière suisse, avec deux centres ». D’après lui, si course aux talents il y a, elle existe plutôt entre la Suisse et Londres.

Il n’empêche, les deux villes cultivent chacune leurs propres spécificités qu’il convient de connaître si vous envisagez d’y faire carrière. Comme nous l’avions fait précédemment pour Paris et Genève, voici, dans le détail, les résultats de ce ‘match amical’ entre Genève et Zurich sur la base de plusieurs critères…

Nombre d’emplois : net avantage Zurich

La place de Genève, ce sont 35.600 emplois répartis dans 104 banques, 895 gestionnaires indépendants, plus de 3.000 intermédiaires financiers, 589 assurances, 1.336 fiduciaires et comptables, selon les chiffres de la fondation Genève Place Financière.

A Zurich et sa région, le secteur financier emploie plus du double de personnes avec plus de 90.000 emplois recensés, dont 55% répartis dans 120 banques, 24% dans l’assurance et 21% dans les autres services financiers, selon les chiffres de Finantzplatz Zürich.

Secteurs couverts : léger avantage Zurich

A Genève la gestion de fortune privée, la banque de détail et la densité de banques étrangères. Sa griffe, c’est aussi le regroupement de secteurs (clusters), tels que le négoce des matières premières ou les organisations internationales, rappelle l’agence ATS/SDA.

Zurich, elle, a fait de la gestion d’actifs, de la banque d’investissement et encore du marché des capitaux ses points forts. UBS et Credit Suisse, avec leurs entités helvétiques, s’y taillent la part du lion tant en termes d’emplois que de bilan. Si le secteur bancaire zurichois s’avère très dépendant des deux grandes banques, c’est aussi à elles qu’il doit son essor, avec, en parallèle, celui des assurances.

Cela dit, les choses ne sont pas figées et une certaine perméabilité existe entre les deux places. Pour preuve, Goldman Sachs, bien qu’établie à Zurich depuis plus de 40 ans où elle emploie une centaine d’employés spécialisés dans la gestion d’actifs, la gestion de fortune, le trading actions et le conseil M&A, envisage d’ouvrir un bureau de représentation à Genève deux ans après avoir quitté la Cité de Calvin.

Dynamisme du marché de l’emploi : léger avantage Genève

Selon le dernier Swiss Job Index de Michael Page, la Suisse romande tire la croissance du nombre d’offres d’emploi publiées, avec une hausse mensuelle de +6,8% entre janvier et février 2018, contre +2,2% pour les offres d’emploi publiées en région alémanique. « La forte hausse observée dans de nombreux secteurs nous donne toutes les raisons d’être optimistes quant à la demande de spécialistes en 2018 », analyse Jérôme Bouin, directeur général de PageGroup Suisse.

« Nous observons cette année un démarrage en force », explique Charles Franier, executive director chez Michael Page. « Il est particulièrement encourageant de voir que la demande se répartit sur plusieurs secteurs, dont les services financiers, IT ou encore gestion d’entreprise, en lien avec la période post-congés de début d’exercice ».

Classement place financière : léger avantage Zurich

Si dans le sillage du Brexit, il a beaucoup été question ces derniers temps de destinations comme Paris, Francfort, Luxembourg, Dublin, Amsterdam et même Bruxelles comme places financières alternatives qui pourraient capter une partie des activités et des effectifs basés à la City de Londres. Genève et Zurich n’ont pas ou peu été mentionnées et pour cause : elles ne font pas partie de l’Union européenne et donc à priori n’intéressent pas vraiment les banques désireuses de s’installer dans des pays de la zone UE pour continuer à bénéficier du passeport européen.

Ce qui n’empêche pas Zurich de décrocher la 9e place et Genève la 15e place du Global Financial Centres Index (GFCI) du cabinet Z/Yen qui retient entre autres critères l’environnement d’affaires, le capital humain, les infrastructures, le développement du secteur financier et la réputation. Sur tous ces critères, Zurich bat systématiquement sa compatriote romande, il est vrai favorisée par le poids des géants financiers, la proximité d’un aéroport intercontinental ou encore par l’implantation de la Bourse suisse.

Zurichclassement

Il convient cependant de relativiser. « Il y a peu de différences entre les places financières des rangs 6 à 25. Cela se joue dans un mouchoir de poche, il vaut donc mieux ne pas trop s’attarder sur le rang qu’elles occupent », déclare Jan Langlo, directeur de l’Association de banques privées suisse dans le quotidien genevois Le Temps.

Rentabilité des banques : léger avantage Genève

En 2016, les établissements francophones ont généré un meilleur rendement « Les banques genevoises ont affiché des marges d’exploitation bien supérieures aux zurichoises », relève Christian Hintermann, responsable du conseil financier chez KPMG. Des variations qu’il met sur le compte des différents modèles d’affaires, structures de clientèle ou type de banques.

Cela dit, en excluant les gros établissements que sont UBS, Credit Suisse, Pictet ou Lombard Odier, il devient plus difficile de tirer des conclusions sur la performance de la banque privée entre les deux places financières.

Ouverture à l’international : égalité

Du fait de son multilinguisme et des nombreux acteurs internationaux qui y sont présents, la Suisse est naturellement très orientée vers l’international. Zurich se considère davantage tournée vers le monde anglophone et l’Asie, Genève, vers la francophonie et le Moyen-Orient.

Salaires / coût de la vie : égalité

Il n’existe pas de grosses disparités de salaires entre Genève et Zurich. Pour preuve, dans sa Salary Survey 2018 , le cabinet de recrutement Robert Walters ne fait pas la distinction entre Genève et Zurich pour la Suisse alors que pour la France par exemple une distinction est faite entre Paris, Lyon et Toulouse.

Les salaires en Suisse sont généralement attractifs mais il convient de les rapporter au coût de la vie avant de faire votre choix. Car si Genève et Zurich caracolent souvent en tête des classements des villes où il fait bon vivre mais cela a un coût. « La forte concentration de professionnels de la finance est un facteur qui contribue aux coûts élevés de la vie, les banquiers faisant grimper les prix de l’immobilier dans les endroits les plus courus », note Alice Leguay, co-fondatrice et COO du site Emolument.com. Ainsi, à Zurich, le coût de la vie est encore plus élevé qu’à New York !


Crédit photo : dorian2013 / gettyimages

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