Décidément, le monde de la finance attire les personnalités politiques de l’Hexagone qui, dans le sillage des présidentielles de 2017, sont à la recherche d’un nouveau souffle. La banque britannique Barclays a ainsi annoncé mardi la nomination de François Baroin comme conseiller extérieur pour les activités de sa banque d’affaires en France, en Belgique et au Luxembourg.
Après vingt-cinq ans de carrière politique, François Baroin, 52 ans, commencera son travail chez Barclays ce mois-ci, et assistera Ghislain de Brondeau et Yann Krychowski, les co-dirigeants de la branche banques de Barclays. « Je suis ravi que François aide notre équipe, il apporte une expérience et un savoir inestimables à notre activité en France mais aussi à l’international », s’est félicité Reid Marsh, responsable de cette branche pour l’Europe, le Moyen-Orient et l’Asie-Pacifique.
« Je ne suis pas un banquier ! »
« Je ne deviens pas banquier. J’apporterai une vision stratégique aux clients français et internationaux de Barclays », a fait savoir le principal intéressé qui, s’il a démissionné de son mandat de sénateur fin novembre, n’entend pas se retirer de ses autres fonctions comme Maire de Troyes dans l’Aube ou président de l’Association des maires de France (AMF) qui l’a reconduit dans ses fonctions à l’automne dernier.
Il va sans dire que le parcours politique de François Baroin qui a été plusieurs fois ministre de gouvernements de droite, notamment de l’Intérieur, du Budget et de l’Economie et des finances, a tapé dans le mille de Barclays qui ambitionne de revenir dans le Top 5 des banques d’affaires internationales en France où elle emploie une trentaine de banquiers d’affaires dans les activités M&A, ECM et DCM. Un recrutement plutôt stratégique à l’heure du Brexit…
Tous les métiers de la finance concernés
La banque n’est pas le seul secteur de la finance vers lequel se tournent les personnalités politiques en mal de reconversion. La gestion d’actifs, le conseil en stratégie, le private equity ou bien l’industrie des fonds d’investissement attirent eux aussi les ex-politiques. Avant François Baroin, d’autres ont également franchi le pas, et non des moindres.
A commencer par l‘ancien Premier ministre François Fillon, candidat malheureux à la présidentielle, qui début septembre a rejoint la société de gestion d’actifs et d’investissement Tikehau Capital en tant qu’associé. Deux mois plus tôt, c’est une autre société de gestion, Mirabaud Asset Management, qui confiait les rênes de sa nouvelle division private equity à l’ex-ministre des PME Renaud Dutreil.
Les femmes elles aussi sont prêtes à faire le saut de la politique aux affaires. En février, Nathalie Kosciusko-Morizet, candidate à la primaire de la droite, a ainsi indiqué qu’elle rejoignait le géant français de services numériques Capgemini à New York. Enfin, il n’y a pas que des personnalités de droite qui soient concernées. Preuve en est : Fleur Pellerin, ancienne ministre de la Culture de François Hollande, a de son côté fondé en 2016 un fonds d’investissement, Korelya Capital.
A qui le prochain (ou la prochaine) ? Les paris sont ouverts…
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Crédit photo : Alphotographic / gettyimages
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