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Les family offices sont en plein essor en Suisse : Comment faire une carrière dans l’industrie du secret ?

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Les mouvements dans les banques et les compagnies d’assurance en Suisse sont principalement dus au jeu des “chaises musicales” lié aux nombreux départs enregistrés dans ces établissements actuellement. Les family offices font, en la matière, exception. “Cette industrie est clairement en plein essor“, note Peter Schuppli, PDG et directeur associé de Cottonfield Family Office à Zurich, spécialisé dans gestion de fortune d’entreprises familiales basées en Suisse et en l’Allemagne.

Même constat pour le chasseur de têtes Reto Jauch d’Associates Jauch présent à Zurich et à Londres, qui enregistre un renforcement des effectifs dans ce secteur. “La Suisse est déjà depuis longtemps – au côté de Londres – le principal centre des family offices en Europe“, explique-t-il. Cette position tend à se renforcer, selon lui, alors que les familles cherchent de plus en plus à garder la main sur leurs affaires.

Un marché hétéroclyte et opaque

Peter Schuppli estime que l’essor de l’industrie du family office se poursuivra dans le futur. Il y voit trois facteurs favorables : 1 – la crise financière a vu de nombreux clients fortunés tourner le dos aux banques à qui elles font moins confiance. 2 – Le besoin des entrepreneurs très compétents dans leur secteur de mieux maîtriser les produits financiers offerts. 3 – L’image de marque et le symbole d’un certain statut social attachés au family office.

C’est un marché opaque. Le terme ‘family office’ n’est pas une appellation contrôlée”, prévient néanmoins Jorge Frey, managing partner chez Family Office Marcuard à Zurich. Par conséquent, tout gestionnaire d’actifs peut se lancer dans ce business, sans aucune formalité. Avec environ 4 milliards d’euros sous gestion, Marcuard est classée parmi les 35 family offices les plus importants au monde, selon un classement Bloomberg.

Les 3 profils type recherchés dans le secteur

En général, les family offices emploient trois profils type de collaborateurs. Les senior client relationship managers sont en contact avec le client. Dotés d’une expérience professionnelle significative dans la gestion de fortune, la banque d’investissement ou la gestion d’actifs, ces derniers sont souvent âgés de 40 ans et plus.

Arrivé à un certain âge, beaucoup de banquiers reconnaissent que la carrière n’est pas tout. Pour beaucoup, l’accent donné aux ventes, comme c’est beaucoup le cas dans les banques, ne leur suffit pas“, explique Jorge Frey. Le family office apporte plus à ces professionnels, auprès desquels les family offices exigent également une bonne “communication et un certain talent pour la résolution des conflits“. L’allocation des actifs et la gestion du service à la clientèle peuvent être en effet sources de conflits familiaux.

En outre, les family offices emploient des “conseillers” pour la gestion courante des comptes des clients au quotidien. Enfin, il y a le gestionnaire de portefeuille, à qui l’allocation d’actifs et la sélection des produits de placement appropriées incombent.

Outre les profils expérimentés en banque ou en gestion de patrimoine, les family offices s’intéressent également à des parcours plus atypiques. Selon Reto Jauch, il arrive que certaines boutiques recherchent des professionnels avec une “veine commerciale entrepreneuriale“. “Les candidats doivent démontrer des compétences qui vont au-delà de la pure activité d’investissement“, ajoute Reto Jauch. Cela explique pourquoi de nombreux employés sont issus du monde de l’entrepreneuriat et des affaires. Certains ont également travaillé en tant que directeur financier ou trésorier dans des entreprises familiales. “Ces personnes savent ce que c’est que de travailler pour une famille“, relève le chasseur de têtes.

D’autres expertises peuvent être recherchées en matière fiscale, juridique (notamment droit des successions), ingénierie immobilière, ingénierie financière, ou encore capital investissement.

“Choc culturel’ pour les transfuges de la banque d’investissement et de la banque privée

En ce moment, les dossiers de candidature sont nombreux à arriver sur mon bureau”, témoigne Jorge Frey de l’institution Marcuard, à la recherche de deux collaborateurs En l’espace d’à peine 2 semaines, 17 candidats ont été interviewés. “On trouve actuellement de nombreux professionnels très qualifiés intéressés par une évolution de carrière dans le monde des family offices, observe ce patron. Les banquiers d’investissement partent avec un avantage s’ils ont un bon carnet d’adresses dans le milieu des affaires”.

Jorge Frey souligne que le style de travail dans un family office se distingue de celui de la banque privée ou d’une banque d’investissement. “La plupart des gens qui sont nouveaux dans notre secteur sont confrontés à un choc culturel. Alors que dans une grande banque, les collaborateurs travaillent de manière réactive, les employés d’un family office doivent, quant à eux, agir de manière proactive”, fait-il remarquer.

En termes de rémunération, les family offices, ont rattrapé ces dernières années les niveaux de salaires proposés dans les banques. En plus de leur salaire fixe, les conseillers en investissement perçoivent un variable basé sur la performance, tandis que les associés obtiennent des dividendes. Marcuard consacre environ un tiers de ses bénéfices aux rémunérations variables, dividendes, et autres intéressements. Les employés semblent se satisfaire en tout cas de cette politique salariale. “Ces dernières années, le turnover a été considérablement plus faible dans notre secteur comparé à ce que l’on a vu dans les banques. Si un employé quitte notre société chaque année, c’est beaucoup !“, assure Jorge Frey. Marcuard compte 25 employés.



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