Société Générale a présenté hier le nouveau visage de sa banque privée, désormais véritable partenaire de la banque de détail. Si la nouvelle organisation profite à 37.000 clients des réseaux qui se voient « upgradés » en banque privée (le seuil du ticket d’entrée passant d’1 million à 500.000 euros), elle présente aussi potentiellement de nombreuses opportunités de mobilité interne et d’offres de postes à l’externe.
Certes de nombreuses embauches ont déjà été réalisées avec l’ouverture ces dernières années de 8 centres régionaux de banque privée. Mais selon la banque, « près de 200 nouveaux banquiers privés et experts localisés dans une centaine d’agences Société Générale réparties sur quatre-vingt villes rejoindront le dispositif existant », indique un communiqué.
Sur ces 200 collaborateurs, une « grande majorité des recrutements s’opèrent en interne », nous confie un porte-parole, selon lequel le processus est déjà bien avancé. Ce dernier évoque l’exemple de conseillers en gestion de patrimoine de la banque de détail pour la clientèle « haut de gamme » recrutés et formés en interne par la “PRIV University”, un programme de formation dédié au personnel front office de Société Générale Private Banking, lancée en 2007.
Les passerelles avec la banque d’investissement sont également possibles, à l’instar de Jean-François Mazaud, nommé en 2009 directeur de Société Générale Private Banking (SGPP) après avoir fait toute sa carrière chez SGCIB. Les banquiers d’investissement sont recherchés avant tout pour leur expertise technique et basculent à ce titre vers des postes de conseillers en investissement, et non des postes de banquiers privés. Le renforcement des équipes est une nécessité alors que la nouvelle banque privée s’apprête à gérer 50 milliards d’euros contre 19 milliards jusqu’à maintenant. La banque peut être ainsi également amenée à chercher des compétences à l’extérieur, comme le montre cette annonce de conseiller en investissement obligataire.
Au total, la banque aurait anticipé une cinquantaine de recrutements externes sur la banque privée, surtout en province, selon un consultant en recrutement parisien, qui a souhaité garder l’anonymat. « Ce chiffre est finalement peu élevé par rapport aux centaines de recrutements prévus par SGPP à Luxembourg et surtout en Belgique pour gérer notamment le rapatriement des actifs des non-résidents belges logés au Luxembourg d’ici à 2015 », commente ce recruteur.
De leur côté, les banques françaises ne sont pas en reste. Ce ne sont pas moins de 12.000 exilés fiscaux repentis de Suisse et d’ailleurs – avec en moyenne un portefeuille de 300.000 euros, selon Les Echos – que les établissements parisiens cherchent à séduire. Société Générale fait, à travers l’annonce de sa nouvelle banque privée, comprendre qu’elle se tient prête.