Le premier élève du secteur bancaire français n’est pas à l’abri d’une grosse tuile… Les éléments exceptionnels – en particulier une provision inattendue liée à une enquête américaine sur des paiements en dollars réalisés en Iran – ont rogné de 1,21 md d’euros son bénéfice net en 2013, qui atteint 4,83 milliards d’euros (-26% en un an), selon les résultats présentés ce matin.
Du coup, en bon élève studieux qu’il est, BNP Paribas mise encore plus sur la rigueur et l’anticipation. Ce jeu d’équilibrisme entre réduction des coûts et développement et embauches, la banque en a fait sa signature, en témoigne son nouveau plan stratégique à l’horizon 2016.
800 millions d’économies supplémentaires d’ici à 2016
BNP Paribas estime qu’elle peut faire d’avantage d’économies. Son plan « Simple & Efficient » est donc prolongé d’un an et renforcé en portant à 2,8 milliards d’euros en année pleine son objectif d’économies récurrentes à partir de 2016 (contre un objectif initial de 2 mds à partir de 2015).
Ce sont les activités de banque de détail qui devront faire le plus d’effort, à hauteur de 63% des économies visés. Ici, comme chez Société Générale, le groupe parie sur le développement du digital, la croissance de la banque privée – ce qui laisse supposer qu’il aura besoin de se renforcer sur ces compétences -, tandis que des agences se verront fermées et d’autres transformées.
CIB : peut mieux faire…
Les activités CIB, dont le résultat est en baisse de 25% en 2013 par rapport à 2012 devront quant à elles contribuer à hauteur de 24% des économies visées d’ici à 2016. Dans les marchés de capitaux, le plan implique notamment des « process industrialisés pour les produits de flux » et le « partage de plates-formes opérationnelles » entre les métiers de marché, le métier Titres et Investment Partners, ce qui n’est pas de bon augure pour les collaborateurs du middle et du back office.
Sans surprise, les résultats de CIB sont lestés par une baisse des revenus sur les métiers du fixed income (-21% sur un an) mais aussi par des investissements dans les projets de développement en Asie, Amérique du Nord, Allemagne et dans le cash management.
Plus que jamais, cap sur les US et l’Asie-Pacifique
Malgré cela, la division tient bien serrés les cordons de la bourse – les « frais de gestion » sont en baisse de 5% sur un an. Ce qui permet à la banque de poursuivre ses développements et des embauches au cours des 3 prochaines années. Il est fait mention d’un renforcement des plates-formes de dette (High Yield notamment). En Amérique du Nord, l’un des marchés cibles pour BNP Paribas CIB, le recrutement de banquiers d’affaires devrait permettre de développer les activités avec les grandes entreprises et la clientèle institutionnelle.
Tandis qu’en Asie-Pacifique, fidèle aux objectifs fixés il y a un an, le groupe entend toujours « accroitre sa présence » en développant la collecte et en renforçant le dispositif commercial vers les multinationales ainsi que les grandes et moyennes entreprises locales.
Bonus, motus et bouche-cousue
Côté bonus, aucun commentaire n’a été fait par BNP Paribas contrairement à Société Générale dont le PDG Frédéric Oudéa avait hier prévenue que l’enveloppe des bonus serait « légèrement en baisse » cette année. Au vu des résultats et des nouveaux objectifs de réduction des coûts, on voit mal comment BNP Paribas peut prendre un chemin différent. D’ailleurs seules UBS et Barclays ont annoncé cette année des bonus moyens en hausse. Les autres banques n’ont pas donné d’information précise à ce sujet. Enfin rappelons que l’an passé, BNP Paribas avait augmenté de 14% l’enveloppe de ses bonus par rapport à 2012.
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Apparemment, BNP Paribas n’a pas (encore) renoncé au trading pour compte propre