Les vannes sont ouvertes. Les rues débordent de financiers décidés à changer de job. Les cabinets de recrutement constatent une forte croissance du nombre d’entretiens suite aux annonces et, en partie, aux paiements des bonus, au moment même où les banques enchaînent les recrutements stratégiques pour l’année 2014. C’est donc maintenant que la période faste des emplois en finance s’ouvre !
Mais si vous parvenez à décrocher un entretien pour le poste souhaité, quelles questions faut-il poser à votre interlocuteur avant de prendre congé pour lui prouver que vous êtes le meilleur ? Les questions de fin d’entretien sont capitales. Et pourtant, la mesure reste de mise - trop précises/ciblées, elles peuvent vite paraître agressives ; trop banales, elles peuvent suggérer un manque de personnalité. D’où la nécessité de se préparer car l’improvisation peut vite être associé à de l’amateurisme voire une forme de désintérêt pour le poste ou l’employeur. Plusieurs experts vous donnent ici leur avis.
1. Renseignez-vous sur l’une des dernières missions/actions de votre interlocuteur ou de l’entreprise
« Les banquiers adorent parler d’eux », commente Guillaume Tardy Joubert, de Coaching Assembly, société spécialisée dans le coaching de jeunes candidats se destinant à des carrières dans la banque. Pour la première question, il est de bon ton de gagner votre interlocuteur à votre cause en l’incitant à parler de son job. Si vous postulez en M&A par exemple, Guillaume Tardy Joubert recommande des questions du style : “j’ai vu que votre société/équipe était impliquée dans le deal XYZ ; pourriez-vous m’en dire un peu plus sur ce deal et sur sa dynamique ?”
La même chose vaut pour les postes en risque, finance ou compliance. Menez des recherches en amont pour connaître les difficultés auxquelles l’entreprise peut être confrontée, et interrogez votre interlocuteur sur le travail et les projets en lien avec ces problématiques.
Dans tous les cas, vos questions se doivent d’être toujours positives : évitez à tout prix les tournures négatives. Posez des questions simples mais ouvertes, c’est-à-dire dont la réponse ne pourra se limiter à un « oui » ou à un « non ». Evitez par exemple “Je sais que vous avez eu maille à partir avec les autorités de régulation – cela peut-il poser problème si j’intègre cette équipe ?” ; dites plutôt : “De quelle manière l’intervention du régulateur a-t-elle influé sur le mode de travail de l’équipe ? Pouvez-vous m’expliquer en quoi l’intérêt de votre poste a évolué ?”
Tardy Joubert poursuit : « Les questions se posent à la fin de l’entretien. Si vous les tournez de façon trop négative, vos interlocuteurs risquent de rester sur une mauvaise impression ».
2. Renseignez-vous (de manière positive) sur la stratégie
Il est également bien vu d’interroger votre interlocuteur sur la stratégie et les perspectives de la société. C’est l’occasion de montrer, tout en restant positif, que vous vous êtes renseigné dans le détail – évitez en revanche les questions évidentes, dont la réponse se trouve par une recherche rapide sur le site web de l’entreprise. « Posez des questions qui mettent en avant vos connaissances sur la structure que vous voulez intégrer », précise Jack Shardlow, du cabinet de coaching Interview Bull.
Pour un poste relativement junior chez Barclays Wealth, il suggère des questions du style : “J’ai lu que Barclays Wealth avait récemment gagné des parts de marché en gestion de fortune privée. Quelle est la stratégie de votre société pour capitaliser sur cette croissance et comment comptez-vous poursuivre dans ce sens face aux poids lourds du secteur comme UBS et Crédit Suisse ?”
Vos questions sur la stratégie devront être d’autant plus précises que le niveau du poste est élevé. Encore une fois, assurez-vous de les formuler de la manière la plus positive possible. Des questions négatives sur la stratégie risquent de se retourner contre vous. Si vous visez un poste senior, vous devez montrer que vous comprenez les problèmes potentiels et que vous êtes capables de les résoudre. En posant ainsi vos questions sur l’entreprise que vous souhaitez rejoindre, vous démontrez pourquoi vous voulez travailler pour celle-ci précisément et pas une autre.
3 – Renseignez-vous sur les perspectives à long terme
Les “job-hoppers” de la finance, autrement dit les accros au changement de postes, ont fait long feu. Les candidats peu stables, qui bougent tous les deux ans, n’ont certes jamais été très appréciés des RH. Mais aujourd’hui, on s’attend à ce que chacun reste plusieurs années en poste ne serait-ce que pour toucher ses bonus différés.
À l’issue de votre entretien, il est indispensable de montrer que vous ne ferez pas que passer. Shardlow suggère de prouver votre engagement à long terme par des questions spécifiques, comme “si je prends ce poste, à quoi mesurera-t-on le succès de ma mission au bout d’un an ? Quelles sont ensuite les perspectives d’évolution au sein de la société ?”
4 – Demandez des précisions sur le profil recherché
Mark Hatz, ancien banquier chez Goldman puis chez Perella Weinberg, a mis au point un « kit de préparation à l’entretien ». Pour lui, cette question (à condition d’y mettre les formes) a le mérite de clarifier les attentes en matière de profil recherché. Insistez sur les qualités requises, et si vous recherchez un stage, sur les éléments susceptibles de le convertir en emploi.
5 – Renseignez-vous – avec empathie et subtilité – sur l’expérience de votre interlocuteur dans la société
Si le courant passe bien, Hatz estime opportun de poser quelques questions sur la perception personnelle de votre interlocuteur quant à la culture de l’entreprise. En revanche, si ce n’est pas le cas, si l’entretien a été plutôt tendu et technique, cela pourrait s’avérer contreproductif voire déplacé. « Si vous postulez dans une boutique, vous pouvez être tenté de demander à votre interviewer de comparer son expérience chez cet employeur à celle qu’il a eue précédemment chez Morgan Stanley, par exemple. Mais c’est à vous de juger – cela peut ne pas fonctionner si la personne est particulièrement brillante et froide », prévient Hatz.
6 – Anticiper la suite du processus de recrutement
Là rien de révolutionnaire, ni d’indispensable. Néanmoins, un candidat qui interroge son interlocuteur sur le timing et les prochaines échéances du processus de recrutement donne « l’image d’une personne structurée, sérieuse et capable de se projeter », reconnaît Vincent Picard, associé au sein du cabinet FED Finance, en charge du département Banque et Finance de marché.
De la même manière, les candidats qui prennent l’initiative de proposer spontanément des « références » marquent toujours des points auprès des recruteurs ou des RH. Cela illustre une forme de proactivité et de transparence, qui dénotent une confiance en soi, rassurante pour un employeur. Celui-ci a certes déjà pu avoir accès à vos références, mais à défaut d’en être sûr, il ne coûte rien – au contraire – de les lui proposer.
=> À bannir :
Vous avez maintenant une meilleure idée des questions à poser. Mais lesquelles devriez-vous éviter à tout prix ? En somme, toutes celles qui peuvent être interprétées de façon négative :
- aucune question dont la réponse se trouve en quelques clics sur internet.
- rien sur le salaire, le temps de travail ou les tickets resto !
- enfin, abstenez-vous des questions de remplissage, qui ne présentent aucun intérêt ni pour vous, ni pour votre interlocuteur.
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