Il y a vingt ans, en vue de la conclusion de gros deals, les développeurs mobilisaient l’intégralité de leurs ressources à embaucher les meilleurs éléments pour mettre au point des contrats parfaits. Le modèle financier – un tableau ultra détaillé présentant tous les paramètres financiers d’un deal, avec des cellules et des colonnes se comptant parfois par dizaines de milliers – entrait bien sûr en ligne de compte, mais si quelqu’un tombait sur une différence entre ‘les chiffres’ et ‘les mots’, on modifiait tout simplement les chiffres.
Ceci appartient maintenant au passé. L’augmentation du volume des deals les a rendus plus sophistiqués – en d’autres termes plus compliqués. Les chiffres règnent aujourd’hui en maîtres.
En conséquence, les modèles ont pris une importance croissante dans la réalisation des deals, et en toute logique, leurs auteurs se retrouvent bien plus sous le feu des projecteurs.
Si vous êtes tenté par la finance en général et par la conclusion de gros deals en particulier, voici les principaux traits de caractère identifiés au cours des 20 dernières années dans la modélisation qui vous seront nécessaires pour devenir un modélisateur de premier ordre.
Maître dans l’art de la résolution de problèmes
Première qualité recherchée lors de la constitution d’une équipe de modélisation financière : l’aptitude à résoudre des puzzles. Cela peut sembler totalement illogique, mais les connaissances financières de la plupart des comptables et banquiers n’arrive qu’en deuxième ligne lors de la construction d’un modèle financier un tant soit peu compliqué, derrière l’aptitude au raisonnement logique et ciblé.
La capacité à appréhender une situation dans sa globalité est certes toujours appréciable, mais nous attendons aussi des collaborateurs un certain enthousiasme pour… rechercher une aiguille dans une botte de foin ! Ceux qui correspondent à ce profil sont à même de prendre à bras le corps des problèmes compliqués et de les décomposer en divers éléments plus petits et plus simples à aborder – voire de les retranscrire sous forme de tableaux – associés à des formules individuelles.
Cependant, le talent brut ne vous mènera pas très loin s’il n’est pas valorisé. Comme le dit le proverbe : « Expérience est mère de science », même si en modélisation, on pourrait pousser le raisonnement jusqu’à adjoindre à l’expérience « les erreurs des autres ».
Lorsque nous embauchons des modélisateurs, nous passons deux ans à examiner les modèles des autres, avant même qu’ils ne commencent à construire les leurs. C’est une activité à temps complet, pas seulement un simple exercice. La vérification d’un modèle implique souvent de porter une attention extrême au moindre problème susceptible de survenir – travail bâclé, ‘raccourcis’ mal construits ou tout simplement manque de compréhension du potentiel – et donc des limites – des feuilles de calcul.
La patience : une véritable vertu dans l’univers de la modélisation
La qualité ultime dans une équipe de modélisation, c’est bien sûr la patience. La modélisation est une science autant qu’un art, et il n’y a pas de place pour l’ego dans notre monde. La meilleure façon de concrétiser vos ambitions de carrière en modélisation est d’avancer patiemment – en tirant le meilleur parti des réussites et en évitant les erreurs, conséquence inévitable du travail fait dans l’urgence.
Si vous considérez la modélisation comme une étape vers d’autres horizons plus glorieux, vous risquez de devenir objet de suspicion… Les gens qui voient trop loin passent souvent à côté de ce qu’ils ont sous les yeux.
Un bon modélisateur doit avoir ces qualités et ses modèles financiers auront alors toutes les chances d’être à la hauteur.
Operis est un spécialiste du financement de projets et propose des cours de modélisation financière.