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Pourquoi les banquiers sont (encore) si bien payés

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Si vous travaillez dans la banque d’investissement, vous allez sans doute gagner beaucoup d’argent. Et ce en dépit de tous les discours visant à tirer vers le bas les rémunérations notamment celles des juniors dont le salaire n’a plus rien à voir avec celui que gagnaient leurs aînés. Malgré cela, la banque reste encore anormalement rémunératrice. Pour preuve, les étudiants diplômés qui vont travailler pour Goldman Sachs peuvent espérer gagner plus de 70k€ la première année – et ce n’est là que le fixe. Et au bout de dix ans d’expérience, les salaires à six chiffres sont encore la norme si vous exercez un emploi en front office dans la vente ou le trading.

Reste à savoir pourquoi les banquiers touchent-ils encore de si hauts revenus. C’est pourquoi nous nous sommes entretenus avec trois analystes bancaires à propos des rémunérations dans l’industrie financière et de leur pérennité. Voici d’après eux pourquoi les banques se montrent toujours aussi généreuses…

« Rome ne s’est pas faite en un jour »

Telle est la citation employée par Brad Hintz, analyste bancaire senior à Wall Street et professeur adjoint de finance à l’Université de New York Stern, pour rappeler que la pratique des hauts salaires ne date pas d’hier.

«Les banquiers qui gagnaient 5 millions de dollars avant la crise n’en gagnent plus que 2. Bien que cela soit regrettable pour les principaux intéressés, ces montants représentent toujours une somme colossale pour le commun des mortels ».

Les emplois bancaires sont précaires

Brad Hintz explique que le salaire en banque est élevé parce que les emplois bancaires ne durent pas longtemps : «La durée de vie moyenne d’un managing director à son poste est de cinq ans », rappelle-t-il.

Et d’ajouter : « Étant donné une durée de vie professionnelle courte, le secteur a réagi en proposant des rémunérations élevées. Si vous privilégiez la sécurité alors mieux vaut trouver un emploi dans la fonction publique ».

Les banquiers sont les rouages ​​du système

Dans un système capitaliste, les banquiers sont au cœur de la machine. « Dans l’Histoire, quiconque contrôle le capital est payé en conséquence », explique Chirantan Barua, analyste bancaire senior chez Bernstein Research à Londres. « Et cela ne concerne pas seulement le fait de réaliser des profits pour le système financier. La fonction elle-même est ardue et la rémunération reflète cela. L’allocation de capitaux est difficile, et encore plus si elle se fait à l’échelle internationale ».

Un argument qui vaut aussi bien pour les traders que les banquiers d’affaires. « Quand l’entreprise A achète la société B en M&A, il y a création de capital. De même quand vous tradez des titres ou investissez dans un fonds de private equity », relève-t-il.

Les banquiers travaillent deux fois plus que n’importe qui

Si les professionnels de la finance sont davantage payés que quiconque, c’est au moins en partie parce qu’ils travaillent plus dur que quiconque. En prenant en compte les heures effectives de travail, la rémunération des banquiers juniors semble soudainement beaucoup moins attrayante. 70-80 heures par semaine est la norme, et certains banquiers travaillent plus longtemps encore.

« Les associés et vice-présidents travaillent 100 heures par semaine pendant des années pour atteindre le niveau de directeur général », note Brad Hintz. « Les banquiers juniors qui travaillent 12 ou 13 heures par jour attendent en retour un salaire à la hauteur », note Christopher Wheeler, analyste bancaire chez Atlantic Equities aux Etats-Unis. «J’ai vu des gens qui me disaient que s’ils n’atteignaient pas 100k€ annuels, alors ils auraient tout autant intérêt à travailler huit heures par jour dans grand cabinet de conseil ».

L’esprit de «partnerships » subsiste

Enfin, Christopher Wheeler indique que le côté lucratif des emplois bancaires a un rapport direct avec le statut historique de « partner » dans certaines banques. « Lorsque c’était le cas, tous les profits étaient redistribués. Tout était reversé aux employés. Une fois cotées en Bourse, les banques ont dû travailler sur la façon de répartir les bénéfices avec les actionnaires. Ces derniers sont les grands gagnants, mais l’esprit du partnership subsiste dès lors qu’il s’agit de répartir ce qui reste entre le personnel », conclut-il.

Crédit photo: PhotoAtelier


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