Entre les différentes certifications professionnelles en finance, il n’y a que l’embarras du choix. Pourtant, vous devriez sélectionner celle qui aura le plus de chances de vous ouvrir grand les portes du secteur d’activité dans lequel vous voulez travailler et du métier que vous souhaitez exercer. Pour vous y aider, vous trouverez ci-dessous les spécificités des principales certifications en matière d’insertion professionnelle, sur la base de témoignages de professionnels de la finance :
Le MBA, pour des postes à forte dimension managériale
« Les Global MBA ont un contenu assez généraliste visant à préparer aux fonctions de leadeship dans les entreprises et les organisations, d’où l’intérêt de se pencher sur les options spécifiques offertes par chaque MBA », rappelle dans nos colonnes Anne-Claire Pache, directrice générale adjointe en charge de la grande école et des masters Essec. En ce qui concerne la banque d’investissement, les MBA avec une dominante en finance sont davantage susceptibles de travailler dans les M&A ou sur les marchés de capitaux plutôt que dans la vente et le trading, où rien ne remplacera jamais une expérience en front-office.
Un MBA en finance n’est pas un impératif pour faire carrière dans l’industrie financière. Pour preuve, Mohamed Kallala, titulaire d’un doctorat en Physique et d’un MBA du Collège des Ingénieurs, a principalement effectué sa carrière dans le conseil en fusions-acquisitions avant d’être nommé le mois dernier au Comex de Natixis, en charge de la définition du métier Investment Banking.
Le CFA, pour un job dans la gestion d’actifs, entre autres…
Dans les services financiers, le CFA (Chartered Financial Analyst) prolifère à tous les niveaux. Auparavant, on le rencontrait principalement dans la recherche actions et de la gestion de portefeuille. Aujourd’hui, on le trouve aussi dans la gestion de fortune, la banque d’investissement, etc. Et si jadis il concernait surtout les fonctions front-office, il est de plus en plus recherché par les professionnels du middle-office. Les titulaires d’un CFA sont moins susceptibles de travailler dans les M&A ou le private equity, par exemple. Quant aux Big Four, il faudra trouver autre chose pour les impressionner.
Le CFA est particulièrement utile pour tous ceux qui veulent donner une nouvelle dimension à leur carrière, qu’ils soient dans la recherche actions ou la gestion de portefeuille, ou dans la gestion d’actifs et la banque d’investissement. « Nous constatons que nos anciens élèves qui ont le CFA connaissent des progressions de carrière plus rapides », relève Philippe-Hugues Thomas, directeur du MS Finance à l’ESCP Europe. D’après lui le CFA sera de plus en plus demandé. « A terme, ceux qui produisent une note d’equity research ne pourront la signer que s’ils ont le CFA, pour des raisons de conformité. C’est déjà le cas dans certaines banques de la City ». C’est là que la dimension éthique du CFA prend tout son sens…
Le CAIA, pour les analystes désireux de se perfectionner
Le CAIA (Chartered Alternative Investment Analyst) est un certificat professionnel encore jeune : l’association CAIA n’a été créée qu’en 2002. Centré sur la gestion alternative, il est beaucoup plus confidentiel que son grand frère généraliste, le CFA. Il s’adresse à des candidats issus de différents horizons de la finance (gestionnaires, analystes, consultants, risk managers, juristes…) ayant une expérience professionnelle variable, mais ont tous en commun la volonté de se perfectionner dans ce secteur.
D’après les statistiques de l’association, près de 26 % des titulaires du CAIA sont analystes. D’autres positions généralistes sont relativement bien représentées (gestionnaires de portefeuille, vendeurs, consultants…). À l’inverse, risk-managers (4 %), courtiers (3 %) et traders (3 %), qui travaillent le plus souvent sur des desks spécialisés, constituent des exceptions dans les rangs des titulaires du CAIA.
L’ACA, pour rejoindre un Big Four par exemple
La certification de l’ICAEW Chartered Accountant vous aidera si vous recherchez un emploi dans la recherche actions, la finance d’entreprise, ou l’analyse crédit, moins pour un emploi dans la vente ou le trading. Les détenteurs de l’ACA travaillent typiquement pour les Big Four et les départements product control des banques d’investissement.
Toutefois, en période de pénurie, les ACA sont également engagés pour des domaines tels que la recherche actions ou les M&A. Certaines banques, comme Rothschild, embauchent de façon significative des ACA fraîchement certifiés.
L’ACCA, pour les fonctions financières des banques
Les détenteurs d’une certification ACCA (Association of Chartered Certified Accountants) sont surtout recherchés pour les fonctions financières des banques. « Ma qualification ACCA m’a apporté de la crédibilité, spécialement il s’agit de discuter avec des investisseurs. Ça m’a également aidé à progresser et accéder à des postes à responsabilité plus facilement », explique Catherine Wines, co-fondatrice et Directrice des opérations de la pépite Britannique de la fintech WorldRemit., dans une récente interview qu’elle nous a accordée.
A contrario, si vous êtes détenteur d’un ACCA, vous trouverez généralement quelques difficultés à décrocher un poste en front office en banque d’investissement.
Le PRM, pour une carrière dans la gestion des risques
L’avantagecertificat PRM – Professional Risk Manager pour les jeunes professionnels ou les étudiants est qu’il ne nécessite aucune année d’expérience pour être détenu une fois les 4 examens obtenus (contrairement par exemple au CFA pour lequel il faut 4 ans d’expérience en plus des trois examens).
Dans la banque d’investissement, le PRM est l’idéal pour ceux qui travaillent déjà dans les risques de marché ou envisagent d’y faire carrière. Cette certification de la PRM International Association (PRMIA) constitue la référence internationale en matière de reconnaissance de l’expertise et des compétences des professionnels dans la gestion des risques. Cela dit, pour ceux qui ont déjà un long passé de risk managers dans la banque, rien ne remplace l’expérience…
Le doctorat, un ‘must’pour la finance quantitative
Si vous avez un doctorat en finance et en mathématiques, vous pourrez peut-être trouver un job dans un hedge fund ou le département risque ou finance quantitative au sein d’une banque. Il faut dire que les titulaires de doctorats ont généralement étudié des sujets spécifiques, comme la finance quantitative, les mathématiques, ou le machine learning.
« Des domaines comme la finance quantitative et des métiers comme les data-scientists sont très demandeurs de docteurs en sciences en général et en math-physique en particulier », confirme Marc Joos, chargé d’études chez Adoc Talent Management, spécialisé dans les recrutements de doctorants.
Et pourquoi pas une double certification, pour un spectre de carrières encore plus large…
Enfin, rien ne vous empêche d’opter –si vous en avez les moyens et le temps, d’opter pour une double certification afin d’élargir votre réseau professionnel et par la même occasion le spectre de carrières en finance qui s’offre à vous. On ne compte plus les détenteurs d’un diplôme de Master Finance et d’une certification CFA, ou bien d’un MBA et d’un doctorat, ou bien….. Bref, vous l’aurez compris, tout ce qui vous permettra de vous démarquer dans l’univers devenu ultra-concurrentiel de l’industrie financière est le bienvenu !