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Equilibre travail-vie privée : votre banque joue-t-elle vraiment le jeu ?

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L’équilibre vie professionnelle-vie privée est une thématique qui intéresse de très près les professionnels de la finance, à commencer par les recruteurs. Preuve en est, le cabinet de recrutement Robert Walters organisait ce mercredi 6 avril une conférence intitulée “Engagement vie professionnelle/vie privée : chimère ou challenge ?“.  Longtemps considérée comme l’un des principaux facteurs de motivation au travail, la rémunération, est aujourd’hui reléguée à un second rôle derrière des considérations qui prennent une importance grandissante, dont l’équilibre vie professionnelle/vie privée.

« Lorsque dans le cadre de la préparation de notre Global Salary Survey 2016, nous avons demandé à plus de 100.000 candidats ce qui les fait changer de poste, c’est rarement le salaire qui était mentionné, mais plutôt des mots comme pourvoir, changement, créativité, contenu, esprit d’équipe, facilité, liberté…. », cite pêle-mêle  Antoine Morgaut, CEO Europe et Amérique Latine de Robert Walters. Et ce ne sont pas des augmentations annuelles de salaires moyennes de 1,9% pratiquées en France qui vont susciter l’engouement, exception faite de quelques profils experts M&A ou compliance, qui lorsqu’ils changent d’entreprise, peuvent prétendre à une hausse de leur salaire fixe de l’ordre de 10 à 15%.

Cela dit, les financiers ne considèreraient pas l’équilibre travail-vie comme étant une des principales raisons du choix d’un employeur, selon les réponses à notre questionnaire adressé dans le cadre du classement mondial eFinancialCareers Ideal Employer 2016. En effet, seulement 52% des répondants à l’enquête ont déclaré que c’était important pour eux, loin derrière des facteurs tels que la rémunération, les possibilités de promotion et la culture positive. Pas une seule banque n’est créditée au-dessus de 50% pour la qualité de ses horaires de travail, et ce sont les leaders de l’industrie qui sont perçus comme étant les plus faibles dans ce domaine.

Un défi pour les salariés… comme pour l’entreprise

Il n’empêche, « à l’heure où l’on répond aux e-mails professionnels le week-end, et où l’on passe davantage de temps avec ses collègues qu’en famille, les cadres sont tiraillés entre envie de mieux compartimenter leurs univers et désir de s’épanouir dans leur carrière : 63% d’entre eux travaillent régulièrement sur leur temps personnel », précise Eric Chauvet, directeur de l’Expertise Management, Stratégies d’opinion, chez TNS Sofres, qui a réalisé en juin 2014 le sondage “Concilier sa vie professionnelle et sa vie privée”.

Mais ce défi est aussi celui des entreprises, qui attendent de leurs collaborateurs une plus grande faculté d’adaptation et toujours plus de flexibilité… Or, dans un contexte ultra compétitif, le bien-être et l’équilibre travail-vie personnelle sont de réels outils de motivation et de fidélisation des collaborateurs. « Ainsi, pour 79% des cadres, cet équilibre profiterait autant aux entreprises qu’aux salariés », poursuit Eric Chauvet.

Les banques multiplient les initiatives

A priori, les banques françaises semblent l’avoir bien compris. « La qualité de vie au travail est une condition indispensable à l’attractivité d’une entreprise, à son efficacité et à sa pérennité. Une entreprise dynamique repose sur l’engagement et doit être attentive à l’équilibre de vie personnelle et professionnelle de chacun de ses collaborateurs », rappelle Edouard-Malo Henry, DRH du groupe Société Générale.

Résultat : les banques ont multiplié ces dernières années les initiatives allant dans ce sens, à l’image de BNP Paribas et HSBC France qui ont signé une charte détaillant 15 engagements en faveur de l’équilibre vie privée – vie professionnelle. L’été dernier, la SocGen a pour sa part lancé le programme Life at Work qui, derrière les mots, se décline via de nombreux exemples concrets : mise en place un dispositif d’optimisation de la gestion des emails, création d’un espace de travail destiné aux collaborateurs nomades de passage à la Défense, accès à des cycles de conférences sur le thème de la parentalité, actions de sensibilisation aux bienfaits de l’activité physique et de la nutrition, etc.

Le développement de programmes de télétravail et de flex-office est également au centre de toutes les attentions, y compris dans la banque d’investissement, et ce malgré une forme de ‘présentéisme’ propre à l’Hexagone. D’ici la mi-2017, Natixis devrait ainsi proposer à l’ensemble de ses salariés basés en France de travailler 1 à 2 jours à distance, exception faite des traders et métiers ‘sensibles’. Idem pour Credit Agricole CIB où, selon Les Echos, cette mesure devrait concerner 10 % de ses effectifs en France, soit 500 salariés. Enfin, Chez SocGen, tous secteurs confondus, ce sont près de 2000 collaborateurs qui se sont portés volontaires pour travailler partiellement à distance.

Alors, challenge ou chimère ?

Certes, depuis la mort tragique du stagiaire de BoA Merrill Lynch, Moritz Erhardt, la plupart des banques d’investissement ont fait un effort pour aménager les longues heures de travail, en particulier pour les juniors, surtout que ces derniers n’hésitent plus à témoigner sur leurs nuits blanches et week-ends sacrifiés, y compris dans nos colonnes, à l’image de cet analyste travaillant pour une banque européenne d’investissement à Londres : « Je travaille 80 heures par semaine, soit deux fois plus longtemps que dans d’autres secteurs d’activité ».

Goldman Sachs a ainsi mis en place un «samedi protégé» qui fait que tous les analystes et associés sont tenus de quitter le bureau à 21h le vendredi et ne pas revenir avant 9h le dimanche. Chez BNP, les managers sont priés de ne pas jouer les harceleurs numériques (pas d’e-mails en soirée ni le week-end) et de ne pas démarrer de réunions après 18 heures. Mais qu’en est-il dans la pratique ? « Le cas Erhardt reste une exception Les stagiaires ont été surchargés de travail pendant des années et personne n’en est mort. Il n’y a pas de raisons que cela change », relève le responsable recrutement de jeunes diplômés au sein d’une banque internationale. Ainsi, il se dit qu’en moyenne, Goldman, exige 72,4 heures par semaine auprès de ses employés.

Et il y a bien pire en terme de volume horaire : le site américain spécialisé sur le secteur bancaire Wall Street Oasis indique que les établissements bancaires sont généralement moins exigeants en terme de rythme de travail que les boutiques comme Lazard ou Rothschild, où la durée hebdomadaire de travail dépasse facilement les 80 heures. Et vous, la banque dans laquelle vous travaillez respecte-elle ses engagements en matière d’équilibre travail-vie privée ? Vos témoignages sont les bienvenus dans notre rubrique commentaires ci-dessous…


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