Société Générale a profité de la publication de ses résultats trimestriels (faisant ressortir un bénéfice en chute de 50%, plombé par des charges et des éléments exceptionnels) pour confirmer les suppressions de postes attendues par les syndicats. Au final, ce sont plus d’un millier d’emplois dans le monde qui sont dans le collimateur de la banque sur les trois prochaines années, dont 600 à 700 en France. « Nous allons proposer un certain nombre de réductions d’emplois au siège, qui représentent environ 550 personnes », a confié ce matin son directeur général délégué Jean-François Sammarcelli sur BFM Business. Au siège de La Défense durement impacté, la banque supprimera environ 620 postes et en créera 70, réorganisation qui sera menée pour l’essentiel en 2013 et 2014.
L’impact social de cette nouvelle vague de restructuration sur les 154.000 collaborateurs de la banque dans le monde (dont 60.000 en France) sera donc plus élevé que prévu, sachant qu’une fourchette comprise entre 600 et 700 emplois avait été évoquée par des sources syndicales au début du mois, et que certains tablaient même sur 430 suppressions de postes. Le chiffrre d’un millier de postes supprimés n’a cependant pas été confirmé par le PDG. « C’est la première fois qu’on entend parler de ce chiffre de 1.000. C’est un chiffre monde qui correspond à certaines ambitions de membres de la direction générale. Après, ça ne repose sur pas grand-chose en dehors des effets d’annonce », a déclaré à l’AFP un délégué syndical CGT, y voyant un signe à l’attention des marchés.
Plus de 1000 postes supprimés, tel serait donc le prix à payer pour mener à bien un plan d’économies de 900 millions d’euros d’ici à 2015, qui vient s’ajouter aux 550 millions d’euros de réductions de coûts déjà réalisées l’an dernier, « l’objectif étant d’économiser au total environ 1,5 milliard d’euros sur la période 2012-2015 », selon le PDG Frédéric Oudéa. Pour ce faire, la banque entend se doter d’une organisation simplifiée afin d’optimiser ses frais de gestion et déployer des synergies entre pôles.
Banque de détail et BFI mises à contribution
Une moitié des réductions de coûts attendues devrait provenir des activités de banque de détail en France et à l’international et une autre de la banque de financement et d’investissement ainsi que du siège. Les équipes de la SocGen vont donc subir une nouvelle cure d’amaigrissement, et ce en dépit de bonnes performances enregistrées sur les trois premiers mois de l’année 2013, aussi bien dans les activités de Banque de détail qui maintiennent une bonne performance commerciale, que dans la banque de financement et d’investissement dont le résultat net augmente de 40,7 % avec des revenus en hausse de 2 %, grâce notamment aux métiers Actions et Taux, Changes et Matières premières, Financements Structurés et activités d’émission de dette.
En banque de détail, « il y aura des réductions d’emplois dans les réseaux en France et à l’international », a confirmé François Sammarcelli sans toutefois donner de chiffres précis. Il indique simplement que les fermetures d’agences seront « très progressives », de l’ordre de « quelques dizaines » en 2013 et 2014. Une réunion est prévue le 14 mai pour préciser quelles seront les agences concernées (vraisemblablement de petites agences en province).
Côté BFI, après avoir déjà subi un plan de suppression de 880 postes il y a à tout juste un an, certains salariés pourraient une fois encore être tentés d’en profiter pour se porter volontaire et bénéficier d’un package de départ attractif, la direction ayant précisé avoir signé un accord « unanime » avec les cinq organisations syndicales représentatives « pour encadrer les mesures sociales qui accompagnent le plan de réduction des coûts ».
