Les principales banques de financement et d’investissement françaises ont toutes dévoilé les informations relatives aux rémunérations de leurs professionnels des marchés financiers. Sans grande surprise, BNP Paribas dont nous avions récemment détaillé la communication, tient le haut du pavé avec un bonus moyen par professionnel « régulé » de 167k euros, suivi de près par Société Générale avec 162k euros de bonus moyen et, loin derrière, Credit Agricole CIB, avec un bonus moyen de 98,5 k euros.
Natixis, la banque de gros du groupe BPCE, devrait, quant à elle, publier ses informations courant de cette semaine. François Pérol, le président du groupe a dors-et-déjà annoncé la semaine passée sur France Inter que les 750 opérateurs de marché et preneurs de risques se sont vu attribuer au titre de 2012 un bonus moyen « d’environ de 120.000 euros, soit une baisse d’environ 4% ».
1 – BNP Paribas (3189 personnes)
Bonus moyen =167k euros (+22%)
Part variable / fixe = 51% / 49%
Rémunération totale moyenne = 325k euros
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2 – SocGen (2880 personnes)
Bonus moyen = 162k euros (+45%)
Part variable / fixe = 55% / 45%
Rémunération totale moyenne = 292k euros
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3 – Natixis (750 personnes)
Bonus Moyen = 120k euros (-4%)
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4 – Credit Agricole (1207 personnes)
Bonus moyen = 98k euros (-7% en un an)
Part variable / fixe = 41% / 59%
Rémunération totale moyenne= 237k euros
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Si l’on ne s’étonne pas de voir les professionnels de Credit Agricole CIB en bas du tableau après une perte historique accusée par le groupe de près de 6,5 milliards, dont 1,2 milliard imputable au pôle CIB, les chiffres de SocGen attirent davantage l’attention. Le bonus moyen attribué aux traders et aux collaborateurs dont les activités professionnels ont une incidence sur le profil de risque de SocGen a bondi de 45% entre 2011 et 2012 alors que les revenus des activités de marchés n’ont progressé que de 18% sur un an et que la hausse du résultat net du pôle CIB est limitée à 13%.
Ce décalage entre bonus et performance est particulièrement probant pour Frédéric Oudéa, le PDG de la banque rouge et noire puisque la partie variable de sa rémunération a flambé de 75% alors que le résultat de la banque a accusé une forte baisse de 67,5% en un an, comme le rappelait récemment Les Echos.
Cependant, du point de vue de la rentabilité des activités de banque de financement et d’investissement, Société Générale et BNP Paribas se valent, avec un taux de profit (produit net bancaire – résultat d’exploitation) d’environ 30% toutes les deux pour 2012. Surtout, le résultat d’exploitation a baissé de 20% chez BNP Paribas alors qu’il a augmenté de 87% chez SocGen. Ce qui explique peut-être le rattrapage plus important opéré chez SocGen, au sein de laquelle la rémunération totale moyenne des professionnels régulés reste néanmoins inférieure à celle constatée chez BNP Paribas.
Quoi qu’il en soit, les banques françaises semblent bien loin d’afficher les niveaux de rémunération de leurs consœurs étrangères, britanniques notamment. L’appréciation de la définition des « collaborateurs régulés » apparaît beaucoup plus restrictive sous l’autorité de la FSA pour rendre la comparaison avec les chiffres des banques françaises totalement pertinente. On retiendra cependant ces chiffres : les “code staff” chez RBS (368 personnes) ont empoché une rémunération globale moyenne de 701k livres sterling l’an passé, et chez Barclays (393 collaborateurs) une enveloppe moyenne de £1.3m (Guardian.co.uk).
Dernier repère : chez Goldman Sachs, la rémunération moyenne de l’ensemble cette foi, des salariés (y compris back et middle office) de la banque d’investissement ET de la gestion d’actifs atteint 399k dollars (308k euros), alors que ce chiffre est seulement légèrement dépassé (à 325k euros) pour les quelques 3.200 collaborateurs les mieux payés de BNP Paribas CIB !
